Grève / En lutte depuis plus de deux mois, les pompiers du SDMIS ont choisi le premier soir de la Fête des Lumières pour frapper fort. Réunis à Lyon devant leur État-Major, ils ont illuminé la ville de leur colère et multiplié les actions, entre projections lumineuses, banderoles et blocages temporaires.
Aux alentours de 16 h 30, près de 400 pompiers, selon la police, se sont rassemblés rue Rabelais, dans le 3ᵉ arrondissement de Lyon. Outre les pompiers rhodaniens, des renforts venus de la Drôme, de l'Isère, de la Saône-et-Loire et de la Savoie ont grossi les rangs des manifestants avec pour revendication des effectifs renforcés et des moyens accrus pour répondre à une demande croissante d'interventions, tout en interpellant les financeurs : la Métropole de Lyon et le Département du Rhône.
Les soldats du feu ont choisi des symboles forts pour exprimer leur mécontentement. En début de soirée, des projections lumineuses ornant la tour Incity et la basilique de Fourvière ont affiché leur message : « En grève ». Plus tard, une banderole déployée sur le Monoprix des Cordeliers proclamait : « Marie a sauvé les Lyonnais, vos élus enterrent les pompiers ». Au carrefour du pont Lafayette, quatre manifestants se sont immolés symboliquement à l'aide de flammes maîtrisées.
Le cortège au cœur de la Fête des lumières
Défiant une interdiction préfectorale, les pompiers ont pénétré dans le périmètre de la Fête des lumières, provoquant des perturbations notables. Entre les Terreaux, Bellecour, et les Jacobins, leurs fumigènes et pancartes ont attiré l'attention des badauds venus pour la Fête. Aux abords de l'Hôtel de Ville, ils ont escaladé les grilles pour y accrocher une pancarte « à vendre », rappelant une action précédente où ils avaient mis une caserne en vente symbolique sur Leboncoin.
Un appel au soutien citoyen
En clôture de soirée, les pompiers se sont allongés place Bellecour, un geste symbolique pour dénoncer la « mort du service public d'urgence ». Parallèlement, ils ont distribué des tracts et lancé une pétition pour sensibiliser les habitants.
Si leurs actions ont perturbé la fête, elles ont également suscité une large adhésion du public. Certains spectateurs, touchés par la démarche, scandaient des « Merci » et « Bravo ».