Festival littérature / Pour sa 21ᵉ édition, Quais du Polar embrasse une thématique transversale : les frontières. Ce concept, exploré sous toutes ses facettes, invite plus de 120 auteurs et autrices de 16 nationalités à réinterroger les limites du genre, des territoires et des cultures.
Avec un concours de nouvelles parrainé par Michel Bussi (Un avion sans elle), des médiations en établissements pénitentiaires et des croisements artistiques variés, Quais du Polar inscrit son festival comme un espace de dialogue et d'ouverture.
Laboratoire d'hybridations
Sandrine Collette, autrice de Des nœuds d'acier, primé par le Grand prix de littérature policière en 2013 et récemment récompense pour son roman Madelaine avant l'aube du prix Goncourt des lycéens et le Goncourt des détenus, explore des territoires à la lisière de l'humain, où la violence s'entrelace à la survie. Maylis de Kerangal, reconnue pour Réparer les vivants et son dernier ouvrage Jour de Ressac pousse les frontières du roman noir vers une poésie narrative singulière en cœur de la ville du Havre. Ou encore Olivier Norek déjà invité lors de la dernière édition qui présentera Les guerriers de l'Hiver qui narre l'épopée héroïque de ces soldats finlandais, souvent oubliés de l'Histoire, qui ont tenu tête à l'armée de Staline.
Parmi les figures internationales, l'anglaise Julia Armfield (Nos épouses sous la mer), avec son mélange de fantastique et d'horreur intime, dévoile les fractures psychologiques cachées sous les apparences. Dans sa sélection Pépite du Quai dédiée aux auteurs et autrices émergent(e)s figure la canadienne Kim Fu, dont le livre For today I am a boy questionne les frontières de l'identité sexuelle à travers son personnage Peter.
Littérature et géopolitique : un dialogue nécessaire
Dans un monde en crise, les auteurs invités ne se contentent pas de raconter : ils interrogent. James Ellroy, le "Demon Dog" du roman noir américain et auteur de American tabloid, déconstruit les mythes de son pays à travers des récits denses où se croisent politique, corruption et histoire. Arnaldur Indriðason devenu maître islandais du polar avec La Femme en vert, scrute les fractures humaines et sociales au cœur de paysages glacés, offrant une méditation sur le poids du passé.
Leye Adenle, avec son œuvre engagée Lagos Lady, qui place les tensions urbaines nigérianes au centre de ses intrigues, illustrant le polar comme miroir des sociétés contemporaines. Deon Meyer, auteur de L'Année du lion, brosse un tableau post-apocalyptique de l'Afrique du Sud, où les frontières morales deviennent aussi importantes que celles du territoire.
Des frontières symboliques à questionner
Réunissant des écrivains de tous horizons, le festival dépasse symboliquement les frontières en invitant des figures comme Valerio Varesi, auteur italien de Le Fleuve des brumes, et Lisa Gardner, référence du thriller psychologique avec Disparue qui présentera son nouveau roman Still see you everywhere qui plonge les lecteurs à la recherche d'une sœur perdue.
Au-delà des frontières physiques, cette édition interroge les barrières invisibles – sociales, culturelles, ou religieuses. Les débats avec des auteurs comme Franck Thilliez (Pandemia) ou Bernard Minier (La Vallée) éclaireront les fractures actuelles. Une démarche renforcée par le partenariat avec SOS Méditerranée, une association agissant contre les naufrages en Méditerranée.
Quai du Polar
Du 4 au 6 avril 2025, partout à Lyon