Loire / Quand Lyon est figée dans le brouillard et le froid, rien de mieux que de mettre le cap sur les sommets environnants. Pour commencer 2025, on part sur les crêts du Pilat baignés d'une splendide lumière qui éclaire toute la chaîne des Alpes.
Labellisé Parc naturel régional en 1974, le Pilat appartient à la première vague de cette nomenclature née en 1968 et qui compte aujourd'hui 59 parcs. 60 000 habitants mais aussi 7 500 ovins, 12 000 caprins, 180 000 volailles, 20 000 bovins, des porcs, des chevaux, des escargots et des ruches peuplent ces 700 m² répartis en quatre zones (au nord, la vallée du Rhône et de Condrieu ; à l'ouest, le pays du Gier ; au sud les Monts dits du Pilat regroupant Saint-Genest-Malifaux, Bourg-Argental et le crêt de la Chaussitre puis à l'est le Pilat rhodanien avec Pélussin). La (classique) randonnée mentionnée se trouve à l'intersection des trois dernières et croise un des trois sentiers de grandes randonnées (GR7, GR42 ou GR65) – excusez du peu – qui le quadrillent.
Randonnée
Du crêt de l'Œillon à celui de la Perdrix, se dessine un parcours aller-retour d'environ 10 km sans dénivelé si ce n'est quelques bosses. Jamais vertigineux ou abrupt, entre cols (classiques points de passage) et crêts (sommets recouverts de lande), il permet de cheminer au grand air à presque 1400 m d'altitude, parfois en forêt mais très peu alors qu'elles occupent 44 % du territoire du Parc naturel (contre 48 % en surface agricole). Pour commencer, rejoindre le parking. Depuis Pélussin, suivre une route sur votre droite en direction du crêt de l'Œillon. Et penser à ne pas trop vous couvrir si le soleil tape. Le chemin est bien balisé. Suivre les points d'étapes que sont le crêt du Rachat, celui de l'Estançon. Continuer tout droit jusqu'à dévier de 100 m sur votre gauche pour atteindre le crêt de la Perdrix, point culminant de ce massif (1432 m) et, de là-haut, vue à 360° sur toute la chaine des Alpes – Mont-Blanc compris – les Monts du Forez, ceux du Lyonnais... et peut-être cette mer cotonneuse pour nous rappeler qu'il « fait toujours beau au-dessus des nuages... » (oui 2025 sera encore l'année Zaho de Sagazan). Revenir sur vos pas et cette fois-ci, faire quelques variantes en passant par le chalet Bourguisan, la borne des Trois seigneurs puis le crêt de la Botte, point de départ des parapentistes.
Si vous n'avez pas le temps pour cette rando, gagner le sommet du crêt de l'Œillon (1 km, 15 minutes) depuis le parking, autour de la bétonnée tour de télécommunication. Table d'orientation et vue imprenable.
Pilat pratique
Où manger ?
La Jasserie. Ancienne ferme qui propose à manger (des grosses salades, des plats chauds, des charcuteries locales, des glaces artisanales et la spécialité qu'est la tarte aux myrtilles...) aussi de quoi dormir dans des casiers en bois de 1934. À vous d'apporter votre sac de couchage !
Le Bessat – 04 77 20 40 16. Ouvert (période octobre — avril) du mercredi au dimanche.
Où se renseigner ?
La Maison du Parc. À 511 mètres d'altitude, c'est un point de départ pour d'autres balades, vers le Priel notamment. Une boucle de 2h30 offre un panorama sur les vallons où se rejoignent les ruisseaux de Malatras et du Priel. C'est aussi un mini-musée (gratuit) sur le patrimoine, la population, la faune et la flore de ce territoire. Elle se situe dans un ancien moulinage. Et enfin, c'est une boutique de produits locaux (jus de pommes, savon, miel...)
2 rue Benaÿ – 04 74 87 52 00. Ouvert (pour la période actuelle), du mardi au samedi de 9h30 à 12h30.
Comment y aller depuis Lyon ?
Pas de possibilité de se passer complètement de voiture (sauf à être Pogačar).
TER Lyon-Vienne. Puis voiture en autopartage à la gare de Vienne Citiz. Il y a deux Citiz à dispo à Pélussin mais encore faut-il y aller ! Ou emprunter la ligne 40 des cars de la Région entre Vienne et Pélussin, reliées en 50 min.
Plus de renseignements le site Pilat tourisme
Pélussin
3600 habitants, une chapelle, un vieux château, des ruelles médiévales mais aussi et surtout son impressionnant viaduc construit entre 1913 et 1917 pour relier Saint-Étienne à Maclas, avec le petit train de la Loire, la Galoche. Il n'a servi que durant 23 ans et est désormais piéton. Pélussin, comme tous les environs, a aussi été marqué par l'industrie de la soie du XVe au XXe siècle avec l'activité du moulinage, art de tordre la soie et mêler plusieurs fils entre les étapes de la filature et le tissage. La Maison du Parc est installée dans une ancienne bâtisse de ce type avec son bassin-lavoir. C'est aussi à Pélussin qu'est né l'homme de théâtre Gaston Baty (1885-1952) qui a donné son nom à un parc, un collège et qui, surtout, avec Louis Jouvet, Georges Pitoëff et Charles Dullin (le "Cartel des quatre"), a inventé une alternative au théâtre de boulevard commercial dans les années 1920. Fin août la ville s'anime avec le très qualitatif festival des Bravos de la nuit. Le 11 novembre, c'est la fête de la Pomme ! Produit local par excellence.
