Photographie / Le projet de Marina Caneve, à la croisée entre survie naturelle et réflexion philosophique est exposé au CAP de Saint-Fons jusqu'à la fin de février.
Les images de Marina Caneve se placent dans les interstices du visible, là où l'œil, malgré la fatigue causée par l'accoutumance à l'imaginaire contemporain et face à la menace perpétuelle de sa mise à mort, résiste à sombrer définitivement dans l'insensible.
Dans ces lieux, quelque chose de l'ordre de la vibration se maintient et désobéit à l'injonction de la soumission esthétique. Dans la discrétion d'images à première vue simples et d'ordre documentaire, des détails apparaissent comme résistants et nonassimilables à la logique simpliste du regard.
Le trou de l'image : la possibilité d'aller au-delà
Il s'agit de fragments visuels se manifestant dans la périphérie de l'image et introduisant la dimension de la porosité des lieux. Des ponts, des passerelles et des tunnels jaillissent de façon surprenante par-ci et par-là, permettant le passage, la migration et la préservation des espèces.
Marina Caneve cartographie depuis des années la présence des couloirs réalisés grâce au programme européen Natura 2000, afin de garantir la richesse de la faune et de la flore. Un travail de documentation qui assume aussi les contours d'un symbolisme universel, où la frontière apparait comme perméable, lieu de mise en relation et, par conséquent, possibilité de survie.
On the ground among the animals par Marina Caneve
Jusqu'au samedi 22 février au CAP de Saint-Fons ; entrée libre