Rock / En trois mots, Gabbie Burns résume l'identité sonore de Madam : « rock, bagarre, content ». Le trio toulousain s'impose par son intensité scénique et ses morceaux instinctifs. Rencontre avec Gabbie Burns avant de la retrouver sur la scène du Transbordeur le 30 janvier.
Créé en 2018 à Toulouse, Madam naît d'un coup de tête et d'un désir brûlant de faire du rock, à une époque où les trois membres ne s'étaient jamais imaginées en musiciennes professionnelles. « C'était un peu comme jouer à la loterie : on ne se connaissait pas vraiment, mais on s'est dit qu'on allait voir si ça fonctionnait. Et ça a marché », raconte Gabbie Burns, guitariste et chanteuse du groupe.
Anaïs Belmonte à la batterie et Marine Masachs à la basse, le trio trouve rapidement une alchimie explosive. Dès leurs premiers concerts, les membres du groupe Madam font forte impression avec leur mélange de garage rock rugueux et d'énergie punk.
Cette philosophie les a conduites à sillonner l'Hexagone, mais aussi à enregistrer leur premier album, Thanks for the Noise sorti en 2024. Enregistré après plus de 110 dates, il restitue fidèlement leur énergie live. « On voulait que ça pogote, que ça sente le moment de partage. En studio, on a joué dans la même pièce pour garder l'intensité que l'on partage sur scène. » Les morceaux, qu'ils soient rageurs ou mélodiques, témoignent de cette recherche d'authenticité dans un mélange de rock abrasif et d'émotions cathartiques.
More women on stage
Si au départ leur formation exclusivement féminine n'était pas un manifeste, l'année 2024 a été particulièrement compliquée pour le groupe : « On a toujours été conscientes du sexisme, mais cette année, on l'a pris en pleine face. Certaines remarques qu'on a reçues en tournée étaient juste insupportables ». confie Gabbie Burns. Des remarques qu'elles ont eu envie de partager sur leurs réseaux sociaux et qui ont été largement relayées, révélant une réalité encore bien ancrée dans l'industrie musicale ; « On voit des choses bouger, comme l'augmentation des femmes dans les coulisses ou sur scène, mais il reste un chemin énorme à parcourir, c'est pour cela qu'on admire beaucoup les mouvements comme More women on stage bien que je souhaite un jour n'avoir plus besoin de passer par là pour avoir plus de visibilité », argumente-t-elle.
Madam rêve XXL
Dans une scène musicale française en pleine effervescence, le groupe refuse de se laisser enfermer dans un genre musical. Une ouverture qui les pousse à rêver de collaborations inattendues. « Aya Nakamura, par exemple. Ce qu'elle fait est hyper inspirant, même si ça n'a rien à voir avec notre univers », explique Gabbie Burns. À l'image de leur passage à Garorock l'année dernière, où elles ont joué devant un public venu écouter Gazo qui était ce soir-là la tête d'affiche. Une date qui les a confortées dans l'idée qu'un mélange des genres pouvait séduire : « Des gens qui ne connaissaient rien au rock sont venus nous voir après, et ont dit avoir adoré. On trouve ça hyper libérateur ».
Madam + Headcharger
Jeudi 30 janvier à 19h au Transbordeur (Villeurbanne), de 15, 80 à 19, 50 €