Stoner / Le duo de Biarritz fait escale dans les pentes de la Croix-Rousse pour une soirée qui s'annonce incendiaire.
Casablanca, salle d'attente de l'aéroport Mohammed-V. Nicolas et Olivier ne se connaissent pas encore. Le premier, après dix ans passés sur l'île de La Réunion, a décidé de rentrer en France ; le deuxième retourne à son Pays basque, après une expérience marocaine. En ce jour, les planètes sont alignées et, après avoir échangé quelques mots, les deux passionnés de rock établissent un lien qui deviendra plus tard fécond, laissant émerger de florissantes trajectoires sonores.
Quelque temps plus tard, en mars 2024, le nom exotique du groupe, qui renferme la marque originaire de leur rencontre, peut enfin trôner sur la couverture du premier mini-album sobrement intitulé EP.1.
Ce travail introducteur, qui laisse présager un futur fort intéressant, affiche déjà la couleur du duo. Les cinq morceaux qui composent EP.1 suivent les chemins impétueux de vortex sonores infinis, comme des formes prenant leur origine dans le chaos et tendant au cosmos, à l'instar des Ritournelles de Deleuze et Guattari.
Simple et efficace
Émergeant d'un fond rugueux éminemment stoner, les riffs d'Olivier s'apparentent à de véritables coups de sabre, puissants et entraînants, mais également précis et aiguisés.
Ils participent ainsi à agiter la masse sonore saturée du groupe, permettant l'émergence d'éléments hétérogènes, tels que des fragments hard rock ou psyché, balayés par des turbulences shoegaze ou des échos post-rock.
Mais ce qui impressionne le plus à l'écoute de EP.1 est sans doute la fluidité et l'efficacité d'un son mouvant et libre, affranchi de tout oripeau baroque. Less is more semble ainsi être le principe au cœur de la démarche de Casablanca, visant l'essentiel et atteignant indubitablement son but.
Casablanca + Bitter
Jeudi 6 février au Trokson à 20h30 (Lyon 1er) ; gratuit