Nouveau lieu / Trois étages, quatre ambiances et un OVNI dans le paysage lyonnais. UFO, nouvel établissement hybride de la Presqu'île, oscille entre café, coworking, restaurant, cocktails et studio de podcast. Un lieu pensé pour s'attarder, expérimenter et, pourquoi pas, enregistrer.
Difficile de dire si l'atterrissage était prévu de longue date ou s'il s'agit d'un pur accident de trajectoire, mais l'UFO a bel et bien trouvé son point d'ancrage au 4 rue René Leynaud. L'établissement, ouvert le 12 mars 2025, a investi un ancien temple gallo-romain de 250 m², dont les pierres ont vu défiler les époques avant de se retrouver intégrées à une rénovation où l'ancien et le contemporain cohabitent.
À la manœuvre, Loic Belhachemi et Jonnah Dauche, deux anciens étudiants en cinéma, qui ont pensé un espace en perpétuelle mutation, capable d'évoluer au fil de la journée. « Nous souhaitions créer un lieu où l'on peut arriver le matin, prendre une pâtisserie, bosser un peu, enregistrer un podcast et finir avec un bon cocktail et un repas chaud. » explique Loic Belhachemi. De fait, UFO débute la journée en douceur avec le café de chez Loutsa et les pavlovas de Joël Maier, avant d'accueillir les travailleurs nomades dans un espace de coworking pour l'instant gratuit, mais qui deviendra payant à terme.
Un acronyme qui intrigue
Avant de devenir l'UFO, le lieu abritait G.restaurant, un établissement confidentiel dont il reste quelques traces, notamment sur les murs en pierre du mi-étage. Mais désormais, dès la façade, le ton est donné : derrière de grandes vitres floutées, les silhouettes des clients apparaissent dans la nuit, déformées, projetées en ombres mouvantes. Une étrangeté assumée, qui se reflète jusque dans le nom du lieu : UFO, pour Unidentified flying object.

À l'intérieur, le parcours est conçu comme une expérience progressive. Le rez-de-chaussée accueille une cuisine ouverte et quelques tables où il est possible de s'installer. Un escalier plus loin, le mi-étage joue la carte du brutalisme avec ses pierres apparentes et des lumières circadiennes qui reproduisent les cycles naturels de la lumière. Mais c'est en descendant plus bas que l'UFO dévoile son visage le plus insolite avec une salle entièrement rouge, des murs jusqu'au mobilier, qui semble préparer le visiteur à une autre dimension.
La salle mène à l'espace hybride du lieu : un studio de podcast intégré dans les vestiges du temple, où des câblages et des bâches en aluminium viennent contraster avec les pierres antiques. L'espace se veut être un véritable espace de production, équipé de trois caméras, de quatre micros et pouvant accueillir jusqu'à six intervenants. « Comptez une centaine d'euros » pour privatiser le lieu, précise Loic Belhachemi.
Si ce studio a trouvé sa place ici, ce n'est pas un hasard. Loic Belhachemi est aussi à la tête de l'agence de production DYLM spécialisée dans l'audiovisuel et voit dans UFO une nouvelle manière de croiser l'enregistrement audio et l'expérience culinaire. Le podcast gastronomique pourrait bien être le prochain projet à la carte.

Une cuisine sans esbroufe
Côté menu, une carte resserrée, sans effets de manche inutiles « On travaille des produits nobles mais accessibles », insiste Loic Belhachemi.
Parmi les entrées, un tarama de cabillaud à l'ail confit et ses crackers à l'estragon, ou encore des asperges pochées au beurre vanille, relevées d'un sabayon citron et d'olives noires. La poitrine de porc braisée au miel côtoie du cabillaud et du lieu jaune travaillés en cuisson douce, tandis que la volaille se décline dans des sauces au vin rouge et à la fleur de sureau.
Derrière le bar, Sébastian Irimus, formé dans des étoilés londoniens, compose des cocktails intrigants, mais équilibrés, comme le "topinambour et tonka" (saké, pinot de Charente, vermouth blanc, cacao) ou le "tomate et câpre" (Martini Ambrato, fino sherry, Suze et eau de tomate). Les boissons non alcoolisées ne sont pas en reste : pas de simple jus minute, mais des compositions qui flirtent avec la mixologie, comme un jus de kiwi au cerfeuil, twisté à la limonade maison.
UFO
4 rue René Leynaud (Lyon 1ᵉʳ)
De 8h à minuit du mardi au samedi, 18h le lundi, fermé le dimanche
Plats 15-18€, cocktails 9-11€