Article publi-rédactionnel / La nouvelle exposition temporaire du musée d'Art et d'Industrie stéphanois propose un voyage à travers les sources du design, à la croisée de l'art et de l'industrie.
La traversée des différentes époques à laquelle nous invite cette exposition se veut à la fois moderne, dynamique et ouverte au plus grand nombre. L'Ambition du beau offre aux regards la fusion de l'objet et de l'œuvre, de l'utile et de l'esthétique, aux sources du design. Du 13 mars au 9 novembre, plus de 300 pièces datant du XIIᵉ au XXᵉ siècle témoignent de l'évolution de la notion du beau et de l'émergence du design à Saint-Étienne.
« L'exposition n'est pas qu'une histoire régionale, précise Marie-Caroline Janand, directrice du Pôle muséal de la ville. Elle montre comment Saint-Étienne s'engage dans le développement de formes artistiques adaptées à une production en série. Les arts décoratifs devant devenir des arts industriels. »
Ouvriers d'art et arts industriels
Tout au long du parcours en quatre espaces, le visiteur est plongé dans le contexte des différentes époques traversées. La scénographie, claire et aérée, met en écho les objets ; elle oscille entre accumulation et mise en valeur de certaines pièces. Une cinquantaine de prêts viennent, entre autres, du Mobilier national ou de la Maison Boucheron. Celle-ci a ainsi prêté un vase décoratif de style néo-Renaissance, en or et en acier, créé au XIXᵉ siècle par Jean-Claude Tissot. Vase qui fut, en 1890, la pièce majeure de la première exposition temporaire du musée d'Art et d'Industrie.
La première salle nous emmène à l'époque du Second Empire, durant laquelle des collections privées éclectiques se sont développées. Une sélection d'objets jamais exposés met en valeur créativité et savoir-faire, de la faïence à la marqueterie. L'industrie se développe, nous découvrons l'histoire de Saint-Étienne et assistons à la naissance de ce musée, initialement géré par les corporations de rubaniers et d'armuriers. La suite de l'exposition nous montre en quoi un tel musée, ancré dans la modernité et la nouveauté, sert l'industrie. Les « arts industriels français » souhaitent se distinguer des productions industrielles anglaises et allemandes. Le musée a l'ambition de contribuer à la formation au beau des « ouvriers d'art ».
Des arts décoratifs au design
Le visiteur chemine ensuite vers le XXᵉ siècle et l'Art déco, style décliné à Saint-Étienne dans les fabrications de rubans, de cycles et d'armes.
L'Art nouveau, intimement lié à l'industrie, s'exprime essentiellement par les arts décoratifs et l'architecture. C'est aussi à cette époque que le musée s'ouvre à des formes artistiques novatrices qu'il ignorait jusqu'alors, en faisant par exemple l'acquisition d'un Monet. Les visiteurs, parmi d'autres surprises, pourront ainsi admirer un tableau de la série des Nymphéas.
Au cours de l'entre-deux-guerres, les planches de motifs de Burkhalter synthétisent cubisme et abstraction, deux mouvements picturaux dont se sont emparés la rubanerie et les affichistes. À la fin des années 1940, la mutation du tissu économique oblige les industriels stéphanois à s'adapter. Saint-Étienne évolue et s'engage progressivement sur la voie du design, héritier des arts industriels. Forme et fonction s'articulent : le beau ne se suffit plus à lui-même, il doit aussi répondre à un besoin.
Une programmation riche
Une telle traversée propose aux visiteurs des rythmes variés ; elle permet d'adopter différentes postures, que l'on soit seul ou en famille. Le jeune public saura s'y plonger grâce à la médiation d'outils ludiques et élégants. Une programmation variée a, de surcroît, été imaginée pour tous les publics. Des ateliers à destination des enfants comme des adolescents seront animés d'avril à septembre, de la « Toute petite visite » pour les 18-36 mois à une initiation à la linogravure. En plus des visites guidées, des visites d'exception révéleront L'ambition du beau sous des angles inédits. Trois conférences sont prévues, des projections estivales auront lieu dans les jardins du musée, et des balades urbaines seront proposées par le service Ville d'art et d'histoire. Autant de raisons de découvrir la modernité du plus ancien des musées stéphanois.
Musée ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Visite libre : 6, 65 € plein tarif, 5, 10 € tarif réduit.
Plus d'informations au 04 77 49 73 00 et sur mai.saint-etienne.fr
Pour les activités, s'inscrire sur mai-billetterie.saint-etienne.fr
crédits photos : Pierre Grasset / Ville de Saint-Étienne