Sélection / Avec, en vrac, KompleX KapharnaüM, Maguy Marin, Alex Lutz, Alain Guiraudie ou encore Serge Gainsbourg.
Et j'en suis là de mes rêveries
À la fois comédie sociale, fable homoérotique et thriller loufoque, Et j'en suis là de mes rêveries de Maurin Ollès est une savoureuse plongée dans l'univers du cinéaste et romancier Alain Guiraudie. Avec les armes du théâtre, le metteur en scène assume jusqu'au moindre détail son amour pour l'art du cinéaste, jouant même avec dans un décor bricolé riche en images autant montrées que suggérées, voire déposées dans la tête des spectatrices et spectateurs. Une pépite.
AM
Et j'en suis là de mes rêveries
Du 6 au 17 mai aux Célestins (Lyon 2e) ; de 9 à 26€
L'Arbre à sang
« – Avec une balle dans le cou, ta tête de crétin a l'air bien mieux qu'avant. – Repose en paix papa crétin. – Salut papa sombre paquet de merde, va. – Bye bye papa misère de sac à merde, va. » Une mère et ses deux filles viennent de tuer leur bourreau. En mettant en scène L'Arbre à sang, texte de l'auteur contemporain australien Angus Cerini, Tommy Milliot a conçu un spectacle intense et politique. À voir à Lyon et Francheville grâce au Théâtre du Point du jour.
AM
L'Arbre à sang
Du 13 au 15 mai par le Théâtre du Point du jour, en hors les murs (mardi et mercredi à Francheville, jeudi à Lyon 5e) ; de 5 à 18€
May B + Singspiele
En mai, les Célestins présenteront deux pièces de notre chorégraphe fétiche, Maguy Marin. Singspiele est un solo "ovni" (entre danse, théâtre et performance) où un interprète passe de vêtement en vêtement, comme autant de peaux ou d'identités différentes. Quant à May B, il n'est rien moins que le chef-d'œuvre de la chorégraphe, créé en 1981 et très inspiré de l'univers de Samuel Beckett, avec ses danseurs couverts de plâtre comme une ode à une humanité aussi cabossée, méchante que poignante.
Jed
May B
Du 13 au 17 mai aux Célestins (Lyon 2e) ; de 5 à 40€
Singspiele
Du 20 au 28 mai aux Célestins (Lyon 2e) ; de 8 à 26€
En finir avec leur histoire
Voici, après Nos paysages mineurs, le second volet d'un triptyque très personnel de Marc Lainé. L'auteur, metteur en scène et très fin scénographe plonge avec une grande délicatesse dans l'histoire tourmentée de Liliane et Paul, ses parents qui l'ont eu par accident lors de courtes retrouvailles comme il est raconté dans cet épisode en « temps réel », sans ellipse, dans un plan-séquence très cinématographique. C'est aussi l'occasion de partir à la rencontre du prix Goncourt 1974, Pascal Lainé, décédé en décembre dernier, le « Paul » de cette histoire. Le 3e volet sera créé en septembre et passera par Lyon.
NP
En finir avec leur histoire
Du 15 mai au 16 mai au Théâtre de la Renaissance (Oullins) ; de 5 à 27€
Anatomie d'un suicide
Une femme a tenté de mettre fin à ses jours. La pièce suit son mal-être, dont sa fille semble ensuite elle aussi victime. Tout comme, plus tard, la fille de sa fille. Spectacle radical tant dans sa forme que dans son propos, Anatomie d'un suicide de Christophe Rauck mêle trois récits à trois époques différentes avec virtuosité. Un parti-pris radical qui demande au public une attention de chaque instant. Aussi stimulant que frustrant.
AM
Anatomie d'un suicide
Du 15 au 23 mai au TNP (Villeurbanne) ; de 7 à 26 €
Les Serge (Gainsbourg point barre)
La prestigieuse Comédie-Française s'offre de temps en temps quelques plaisirs légers avec des spectacles musicaux. Comme cette pépite créée en 2019 et conçue autour des chansons du mythique Serge Gainsbourg, dont pas mal de tubes et une poignée d'autres moins connues. Portée par des Rolls-Royce du théâtre (cinq hommes et une femme) ravies de jouer de la musique et de pousser la chansonnette, cette aventure est à la fois révérencieuse (jusqu'aux costumes) et à la fois gentiment poil à gratter sur le côté sombre du maître dans certaines des transitions jouées. Gainsbourg / Gainsbarre, quoi.
Les Serge (Gainsbourg point barre)
Samedi 17 mai au Théâtre Théo Argence (Saint-Priest) ; de 16 à 27€
Du 21 au 31 mai aux Célestins (Lyon 2e) ; de 5 à 40€
À tout rompre
Preuve – s'il en fallait – que le cirque et le théâtre ne cessent de dialoguer : les comédiens Sacha Ribeiro et Alice Vannier (de la compagnie Courir à la catastrophe), associés à deux homologues du Centre national des arts du cirque, Voleak Ung et Vincent Brière, interrogent oralement et jouent avec leurs corps plus ou moins souples la notion toute relative de risque. Perdre les eaux, foirer une histoire d'amour, se flinguer les ligaments : tout est histoire de ruptures. Magnifique spectacle, souvent drôle et très attachant, qui s'inscrit dans le festival de cirque UtoPistes, organisé du 22 mai au 21 juin dans plusieurs lieux de la métropole.
NP
À tout rompre
Du 23 au 24 mai au Théâtre de la Croix-Rousse ; de 6 à 29€
Mardi 27 mai à la Mouche (Saint-Genis-Laval) ; de 12 à 18€
Contacts
Une des compagnies phares des arts de la rue, KompleX KapharnaüM, présente en avant-première sa dernière création, un "carnaval digital" sur les grands moments de liesse populaire que sont ces temps festifs. Stéphane Bonnard interroge comment ces carnavals se transforment à l'ère 2.0 via une appli sur smartphone, en intégrant une communauté (rejoindre le défilé) ou en choisissant son avatar (en se déguisant). Spectacle déambulatoire à Villeurbanne au départ de la statue Le Répit, au croisement de l'avenue Henri-Barbusse et du cours Émile-Zola.
NP
Contacts
Vendredi 24 mai à 21h30 à Villeurbanne ; gratuit
Peau d'âne - La fête est finie
« Tremble, vieux monde. » Revisiter le célèbre conte popularisé par Charles Perrault en un geste contemporain et inclusif (jusqu'à la figure de l'âne, passée de peau morte à joyeux personnage queer), c'est ce qu'ont entrepris l'autrice Marie Dilasser et la metteuse en scène Hélène Soulié. Si leur spectacle est chargé (elles ont eu beaucoup d'idées ; peut-être trop), il frappe juste en n'édulcorant pas son sujet : l'inceste d'un père sur sa fille. De la matière à émotions et réflexions à voir à partir de 9 ans.
Peau d'âne - La fête est finie
Du 24 au 25 mai au TNG (Lyon 9e) ; de 5 à 16 €
Alex Lutz
« Et c'est le temps qui court qui nous rend sérieux » chantait Alain Chamfort en 1975. Une phrase que pourrait faire sienne l'humoriste, comédien et auteur Alex Lutz, lui qui vient de livrer Sexe, grog et rocking-chair, nouveau spectacle en hommage à son père disparu. De l'humour haut de gamme avec du rire, de l'émotion et quelques savoureux personnages.
AM
Alex Lutz
Dimanche 25 mai à 16h et 20h au Radiant (Caluire-et-Cuire) ; de 30 à 45 €