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Alessandra Prandin, « on souhaite renverser les codes »

Alessandra Prandin, « on souhaite renverser les codes »
Le ciel aujourd’hui

Centre d'Arts de Saint-Fons

Jusqu'au 10 mai 2025, du mardi au vendredi de 12h à 18h, samedi de 14h à 18h

Entretien / Jusqu'au 10 mai, le CAP de Saint-Fons présente "Le ciel aujourd'hui", une exposition qui marque un moment suspendu de réflexion sur la production des images. Rencontre avec la directrice Alessandra Prandin, commissaire de l'exposition aux côtés de Nicolas Feodoroff et Cyril Neyrat.

Le Petit Bulletin : Pourquoi ce titre d'exposition, Le ciel aujourd'hui ?

Alessandra Prandin : En évoquant une action quotidienne, presque anodine, nous avons voulu relever le défi d'interroger de façon critique la production des images dans l'art à travers des pratiques différentes, propres à chaque artiste. Le titre est tiré d'un poème de l'écrivain et historien de l'art John Berger, Le ciel aujourd'hui/est peuplé de survivants invisibles, qui laisse transparaitre des thématiques qui nous sont très chères, telles le visible et l'invisible, mais également une certaine forme de survie. Ici, on trouve des survivants menacés par une scénographie qui évoque, avec ses couleurs, un ciel avant la tempête.

Vue de l'exposition avec l'œuvre Leisure, Utopic de Beatrice Gibson, 2024 © Blaise Adilon

LPB : Quel est le lien qui relie le travail des onze artistes ?

AP : Sans avoir vocation à l'exhaustivité, la sélection d'œuvres hétérogènes a suivi un fil rouge, celui d'une volonté de renverser les codes qui peuvent être conceptuels, techniques et de contenus. Chaque artiste interroge tant la fabrication que la lecture des images et des imaginaires, dans une tension entre production et consommation. Se pose alors la question du choix, du montage, de ce que l'on montre et de ce que l'on choisit de dire.

LPB : Pourquoi une exposition entièrement consacrée aux vidéos ?

AP : Cela fait partie d'un projet plus large qui s'attache à questionner les différents mediums utilisés par les artistes. Du fait de la vocation du festival, cette collaboration avec le FIDMarseille – Festival international de cinéma, ne pouvait que s'axer sur les artistes vidéastes, proposant un "arrêt sur image" de ce qui se passe sur la scène de l'image en mouvement aujourd'hui.

Vue de l'exposition avec l'œuvre Lacerate de Janis Rafa, 2020 © Blaise Adilon

LPB : Quelle a été la genèse du partenariat avec le FID ?

AP : Un des premiers projets sur lequel j'ai travaillé en arrivant au CAP était celui de Samir Ramdani, un artiste visuel qui vient d'un parcours plutôt classique et qui, par la suite, a transité de plus en plus vers le cinéma. Un de ses court-métrages a évolué et a été sélectionné à Marseille, permettant la création d'un lien avec le festival, lien qui s'est développé de manière assez naturelle et que nous avons eu envie d'explorer.

Le festival effectue d'ailleurs un travail remarquable du point de vue de l'accompagnement des vidéastes et de la diffusion de leurs œuvres auprès des musées et des centres d'art. L'engagement et la flexibilité inhérents à cette démarche, mettant les artistes au centre, rejoignaient parfaitement notre mission.

LPB : Comment cette exposition s'insère-t-elle dans la programmation du CAP ?

AP : Notre approche vise prioritairement l'ouverture, qu'il s'agisse d'autres formes artistiques ou de collaborations avec d'autres structures. L'année 2025 a vu à l'honneur la photographie avec le travail de Marina Canave, la vidéo avec l'exposition actuelle et continuera cet été avec les installations du duo Xolo Cuintle et plus tard avec le travail du vidéaste Emmanuel van der Auwera. Le partenariat avec le FID, que nous souhaiterons renouveler dans le futur, s'insère dans les projets de collaborations avec d'autres structures, comme celui qui dure depuis désormais trois ans avec le Centre national de la danse, et aspire à montrer une idée de l'art comme un espace d'expérimentation et de production, un champ d'énergie, des possibles, de liberté et de création.

 Vue de l'exposition avec l'œuvre The lenght of my gaze at night de Minia Biabany, 2021 © Blaise Adilon

Le ciel aujourd'hui. Un partenariat avec le FIDMarseille
Jusqu'au 10 mai au CAP de Saint-Fons (Saint-Fons) ; entrée libre

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