Justice / Le maire de Lyon a été placé en garde à vue ce mercredi 9 avril dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics. Une procédure ouverte après un rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de personnels entre fonctions politiques et administratives.
Hier, Grégory Doucet a temporairement quitté les salons de l'Hôtel de Ville pour les couloirs de la police judiciaire. Le maire écologiste était entendu dans le cadre d'une information judiciaire ouverte depuis février, à la suite d'un rapport de la Chambre régionale des comptes épinglant la gestion de certains emplois à la Ville de Lyon.
En ligne de mire, une vingtaine de "chargés de mission" recrutés auprès d'adjoints municipaux, dont le rôle réel poserait question, la vingtaine de personnes, recrutées hors des clous selon la CRC, auraient en réalité tenu des fonctions réservées aux collaborateurs de cabinet... dont le nombre est strictement limité à douze.
Un signalement venu de l'opposition
Dès l'été 2020, la droite lyonnaise s'était étonnée de l'absence de ces agents dans les délibérations officielles. Le groupe emmené par Pierre Oliver avait réclamé des fiches de poste, puis saisi la commission d'accès aux documents administratifs. Sans réponse, il avait transmis un signalement. Un an plus tard, la municipalité créait une direction dédiée pour mieux encadrer ces missions, dans un effort de clarification salué à l'époque, mais jugé insuffisant par certains élus.
Lyon n'est pas un cas isolé. Des investigations similaires ont été menées en Auvergne-Rhône-Alpes et en Île-de-France, où l'usage extensif de collaborateurs politiques a aussi fait l'objet de signalements.