Post-metal / Après le CCO en 2022 et le Transbordeur l'année suivante, le groupe belge renouvelle son lien avec Villeurbanne et donne rendez-vous à ses adeptes à La Rayonne pour une séance de délivrance pure et radicale.
Il est des musiques qui ne se contentent pas de parler à l'oreille. Celles d'Amenra touchent la chair, le souffle, les nerfs — elles se fraient un chemin jusqu'à l'os. Elles vibrent dans les silences entre les notes, dans la tension qui précède la déchirure. Leur chant est une plainte ancienne, une langue venue d'avant les mots.
Le rituel comme forme de protection
Chaque concert d'Amenra plonge les membres de ce rite moderne dans un mouvement à la fois violent et purificateur, oscillant entre transcendance et catharsis. Évitant toute forme de divertissement superficiel, les performances live du groupe se vivent comme des expériences totales.
Sur scène, Colin H. van Eeckhout, souvent de dos, se fait messager plus qu'icône : son chant, écorché et viscéral, n'invite pas à la révolte, mais à l'acceptation, à la confrontation avec ses propres gouffres. Chacun et chacune y projette ses pertes, ses prières, ses douleurs orphelines. C'est un rituel sans dogme, une protection contre ses propres démons, où le cri devient offrande, et le silence, une forme de foi.
Le long chemin vers la lumière
La musique d'Amenra évolue entre deux pôles : la lenteur funèbre d'un post-metal ascétique et une progression inexorable vers une déflagration finale, saturée et acérée. Mais cette explosion sonore n'est jamais gratuite : elle est le fruit d'un processus lent et profond d'introspection, l'exutoire d'une plongée dans les émotions les plus sombres de l'âme.
Les récents EPs De toorn et With fang and claw, sortis conjointement il y a quelques jours, poursuivent cette quête sonore et spirituelle. Plus orageux, plus ténébreux encore, ils nourrissent déjà les nouveaux sets du groupe, accentuant le caractère thérapeutique de leurs concerts. À La Rayonne, le public pourra une nouvelle fois se laisser emporter dans cet espace suspendu, entre cri de détresse et lumière rédemptrice.
Amenra + Verset Zero
Jeudi 8 mai à 20h à la Rayonne (Villeurbanne) ; 28 €