Sélection / Beaucoup de grands noms du spectacle vivant sont attendus à Lyon en ce mois de juin, grâce aux Nuits de Fourvière mais pas que. Tour d'horizon en onze propositions.
Political Mother : The Choreographer's cut
Cette année, les Nuits de Fourvière s'ouvrent avec Hofesh Shechter, l'un des chorégraphes les plus en vogue sur la scène internationale. Ce tout juste quinquagénaire reprend la version amplifiée d'une pièce sombre de 2011 qui traite d'un monde en proie (mais en résistance aussi) aux fossoyeurs de la démocratie. Auparavant 10 danseurs, ils sont maintenant 14 parmi lesquels Marion Barbeau, ancienne du ballet de l'Opéra de Paris que le chorégraphe a dirigée dans le film de Cédric Klapisch En corps.
NP
Political Mother : The Choreographer's Cut
Du 2 au 4 juin au Grand théâtre antique (Lyon 5e) ; de 28 à 45€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Immaqaa, ici peut-être
Des personnes échouées sur la banquise dans un temps et un espace suspendus et infinis. Le sujet est parfait pour que Mathurin Bolze poursuive l'exploration de l'agrès dont il est l'un plus grand spécialiste : le trampoline. Son groupe fait la promesse de trouver l'endroit qui nous aimante et nous oriente, tout en restant modeste car "immaqaa" signifie "peut-être" en inuktitut, langue des Inuits. Cette nouvelle création, que nous n'avons pas encore vue, est au cœur d'une nouvelle édition du festival Utopistes, jusqu'au 21 juin, qu'a créé et dirige le circassien.
NP
Immaqaa, ici peut-être
Du 3 au 6 juin à la Maison de la danse (Lyon 8e) ; de 13 à 32€
Dans le cadre du festival Utopistes
Portraits Hôtel
Assister à du théâtre dans un espace très restreint, c'est l'expérience immersive réjouissante dite Portraits Hôtel que (re)propose le théâtre du Point du jour après un premier essai convaincant il y a trois ans. Au total, une soixantaine de personnes verront quatre propositions par groupes de quinze, au prestigieux Fourvière Hôtel 4 étoiles, au Grand Barnum implanté dans le tiers-lieu des Grandes Voisines à Francheville ou dans un ancien site des Hospices Civils de Lyon.
NP
Portraits Hôtel
Du 3 au 9 juin dans plusieurs lieux de la métropole ; de 15 à 21€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Il ne m'est jamais rien arrivé
Dans ce presque solo (une dessinatrice est à ses côtés), Vincent Dedienne donne corps aux mots du journal de Jean-Luc Lagarce, comète du théâtre français de la fin du siècle dernier. Un spectacle humble, drôle et émouvant à la fois, portrait d'une époque pas si lointaine violemment chamboulée par le sida.
AM
Il ne m'est jamais rien arrivé
Du 4 au 6 juin au théâtre de la Croix-Rousse (Lyon 4e) ; de 20 à 32€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Qui som?
Plus démonstrative que leurs bijoux Là ou La Cachette, cette grande forme des Baro d'Evel, née dans le In d'Avignon 2024, n'en reste pas moins une œuvre impressionnante par les images qu'elle crée et sa capacité à épouser les maux du monde. En danse, avec de la matière (la glaise, le plastique...), de la musique live, des fragments de textes et le cirque, bien sûr, Qui som? magnétise.
NP
Qui som?
Du 4 au 11 juin aux Célestins (Lyon 2e) ; de 8 à 32€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Ô Guérillères
En voilà une proposition enthousiasmante autour de la figure de la militante féministe lesbienne Monique Wittig (1935-2003) et de ses écrits qui n'ont pas pris une ride. Lucie Antunes et P.R2B ont ainsi mis en musique son fascinant texte de 1969 Les Guérillères, sur une communauté de femmes bien décidée à lutter contre l'oppression des hommes, notamment par le langage. Cette parole politique sera entre autres portée par l'une des plus belles voix de France : celle de la comédienne Anna Mouglalis.
AM
Ô Guérillères
Le 8 juin à l'Odéon Fourvière (Lyon 5e) ; de 20 à 28€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Item
Deux ans et demi après sa mort, François Tanguy revient enfin dans nos contrées avant qu'un hommage lui soit rendu au festival d'Avignon. Son avant-dernière pièce, Item (2019), s'installe dans le lieu de Maguy Marin avec qui il fit notamment une grève de la faim après le massacre de Srebrenica à l'été 1995. Pictural, sensible, sensoriel, son travail est un mouvement plus qu'un acte de mise en scène. Si singulier.
NP
Item
Du 13 au 15 juin à Ramdam, un centre d'art (Sainte-Foy-lès-Lyon) ; de 10 à 15€
Nuit flamboyante
Un alignement de pratiques artistiques on ne peut plus libres et inclusives (cabaret, drag, voguing, waacking...) ; des artistes excellents dans leur domaine (le cabaret Madame Arthur, la drag queen Ruby On The Nail, le drag king Juda la Vidange...) : la Nuit flamboyante qu'organisent les Nuits de Fourvière dans leur immense théâtre antique promet d'être empouvoirante (oui, ça se dit), phare queer dans la nuit et sorte d'after informel de la marche des fiertés lyonnaise prévue le même jour.
AM
Nuit flamboyante
Le 14 au Grand théâtre de Fourvière (Lyon 5e) ; de 23 à 29€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Grace
Redonner vie sur scène au mythique musicien Jeff Buckley mort trop jeune, c'est le pari qu'a entrepris le chorégraphe Benjamin Millepied. Son Grace – Jeff Buckley Dances est visuellement grandiose, à mi-chemin entre le blockbuster fait pour remplir les salles (d'où l'utilisation autant esthétique que pratique de l'écran géant pour celles et ceux qui sont tout au fond) et la proposition pointue.
AM
Grace
Les 17 et 18 juin au Grand théâtre antique (Lyon 5e) ; de 34 à 49€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Entropie
L'être humain brûle de l'énergie pour, dès qu'il a du temps, scroller sur son téléphone : voilà qui laisse pantois Karim Duval, qui a fait de ce constat (et d'autres) le cœur de son nouveau spectacle. Sur scène, l'humoriste n'est ainsi jamais autant savoureux que quand il pointe les incohérences et autres aspects ridicules de notre monde toujours plus rapide mais toujours plus vain.
Entropie
Le 25 juin à la Bourse du Travail (Lyon 3e) ; de 30 à 35 euros
Carmen
Quand l'immense chorégraphe et danseur flamenco espagnol Israel Galván, qui régénère magnifiquement son art ancestral depuis plus de 20 ans, s'attaque au mythique Carmen de Bizet accompagné par trois voix d'opéra, on ne peut que dire oui. Un spectacle dévoilé l'an passé en clôture de la Biennale d'art flamenco de Séville qui commence sa vie française à Lyon donc, avec pour cette date l'Orchestre national de Lyon.
AM
Carmen
Le 26 juin au Grand théâtre de Fourvière (Lyon 5e) ; de 19 à 38€
Dans le cadre des Nuits de Fourvière