Art contemporain / Artiste de la galerie Masurel, le canadien Mike Swaney a invité la Pragoise Ester Parasková et le britannique Kes Richardson pour une exposition en trio international, haute en couleurs et en expressivités !
Quand on regarde les dessins de Mike Swaney (né en 1978, vivant à Barcelone), on dirait bel et bien des dessins d'enfant : du crayon de couleur qui déborde des contours, des tons qui explosent, des traits parfois un peu tremblés ou approximatifs. On a même droit à une maison toute simple et gondolée, à une sorte de clown rigolard, ou à une marelle multicolore... L'artiste, sans complexe, puise non seulement dans ses souvenirs d'enfance, mais aussi dans ces premiers gestes spontanés et ses premières esquisses de bambin qui tente, bon an mal an, de coucher son imaginaire sur une feuille de papier. Sa notice sur le site de sa galerie précise : « Son travail peut prendre différentes formes telles que la peinture, le collage, les installations, la sculpture, la céramique ou encore la vidéo. À travers ses œuvres, il s'inspire de son enfance pour interpréter de manière ludique la réalité. Il mélange formes géométriques et lignes abstraites oniriques. Son approche à la fois absurde et naïve entraîne le spectateur dans un univers imaginaire et expérimental. » Univers bourré d'énergie qui fait valdinguer les conventions, met ses personnages cul par-dessus tête, et chante sa joie de vivre. En plus de dessins, Mike Swaney présente aussi plusieurs grandes toiles, dont la plus inquiétante Headaches (maux de tête en anglais), tête de mort bariolée et arborant un nœud papillon qui se démultiplie dans sa douleur.
Syndrome de Diogène
La palette change du tout au tout dans l'univers de la tchèque Ester Parasková ! « Le processus créatif est toujours lié à l'environnement de son atelier. L'espace sale et encombré devient naturellement une partie intégrante de ses peintures – des traces de pas, de la poussière, des pigments et d'autres éléments de l'atelier apparaissent sur les toiles comme une partie authentique du processus. Le travail de Parasková combine la spontanéité des coups de pinceau expressifs avec la précision du dessin élaboré, créant un dialogue entre le désordre et la propreté, le chaos et l'ordre. » Et on aime beaucoup le désordre expressif de ses toiles qui pourraient parfois se rapprocher du travail de Cy Twombly, avec ces gribouillis, ces "tâches" de peinture, ces couches de matières plastiques successives en palimpseste. Dans ses peintures récentes, l'artiste explore et déconstruit l'univers de Walt Disney, fragmentant ses personnages, les répétant jusqu'à la nausée, ou bien les réduisant à l'os et au fantomatique.
Enfin, Kes Richardson nous propose un retour à l'abstraction avec ses blocs de couleurs peints sur PVC, ou ses simples lignes bleues aléatoires (ou semblant l'être) sur fond blanc.
Sharp Soft
Jusqu'au 21 juin 2025 à la Galerie Masurel (Lyon 2e) ; entrée libre
