Planète Terreur

de Robert Rodriguez (ÉU, 1h45) avec Rose McGowan, Freddy Rodriguez...


Paradoxalement, le film de Robert Rodriguez est celui qui se rapproche le plus du concept de départ du projet Grindhouse. Un hommage (plus qu'une parodie, la précision est primordiale tant elle fait la distinction entre respect et mépris) aux séries B et Z qui ont bercé l'enfance, l'adolescence puis la maturité des cinéphiles borderline. Seul problème, en débordant du cadre préétabli, Tarantino nous a offert un film grandiose, véritable réflexion cinématographiquement jouissive sur le matériau de base, son devenir, le sexe, la guerre des sexes, la violence, son utilisation. À côté de ce véritable chef-d'œuvre, Planète Terreur fait pâle figure, alors qu'il nous donne dans chaque plan ce qu'on était venu y chercher. Rodriguez pousse le jeu du cinéma d'exploitation dans ses ultimes retranchements ludiques, triturant sa matière cinématographique avec un brio jamais roublard, toujours déférent et inscrit dans un renouvellement dramatique inattendu de sa part. Planète Terreur est sans aucun doute le film qu'attendaient les spectateurs déçus par Boulevard de la Mort. Truculent, alignant les morceaux de bravoure extrêmes, jouant la carte de la surenchère jusque dans son casting bourré de trognes ayant fait les belles heures du cinoche d'exploitation des années 80 et 90 (Michael Biehn, Jeff Fahey, Tom Savini, Josh Brolin... les amateurs apprécieront)... Planète Terreur est un film bis assumé, décomplexé et jubilatoire d'un bout à l'autre, ce qui devient en soi un exploit dans le paysage hollywoodien actuel ! Ne ratez surtout pas le début, la fausse bande-annonce diffusée en préambule (Machete) est un petit bijou de saine vulgarité. FC


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