La Fille coupée en deux

de Claude Chabrol (Fr, 1h55) avec Ludivine Sagnier, François Berléand, Benoît Magimel...


Ambiance fin de règne chez Claude Chabrol : sa Fille coupée en deux, qui succède au déjà fatigué L'Ivresse du pouvoir, paraît sortir du siècle dernier, reprenant les figures clés du cinéaste sans dépasser le stade du recyclage poussif. Ici, une jeune fille doit choisir entre l'amour scandaleux pour un écrivain marié et vieillissant et l'intérêt que lui procurerait l'union avec un fils à papa impulsif et capricieux. Pourtant, on devrait se réjouir que Chabrol ait encore la gnaque marxiste de renvoyer dos-à-dos la néo-bourgeoisie médiatique et l'aristocratie provinciale ; mais sa lutte des classes est si poussiéreuse qu'elle finit par donner des gages à une droite qui en conteste la pertinence contemporaine. Chabrol refait, en moins bien, des pans entiers de ses films précédents (des Godelureaux à L'Enfer) dans un jeu de massacre tellement caricatural qu'il nous en touche une sans réveiller l'autre. CC


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