Les 4400, saison 3

RENÉ ECHEVARRIA, SCOTT PETERS / Paramount vidéo


Pas forcément très côté chez les serial lovers, Les 4400 mérite pourtant largement qu'on y prête attention, surtout au moment du triomphe de Heroes, avec lequel il entretient pas mal de rapports. Les deux viennent d'ailleurs d'une hybridation intellectuelle similaire : un traitement réaliste et quotidien de la science-fiction et des mythologies du super-héros. La brèche, ouverte par Bryan Singer avec X-Men, est reprise ici avec une pincée de X-Files : il y a des mutants, revenus du futur pour sauver le monde, mais qui se scindent en deux clans, les pacifistes et les terroristes. Dans cette saison 3, la problématique se complexifie encore : les deux enquêteurs vedettes de la série se tiennent sur la ligne jaune entre la loi et le crime «juste», les 4400 ne cessent d'aller et venir au gré de passionnants dilemmes moraux pour savoir s'ils doivent s'intégrer ou entrer dans la clandestinité. Mine de rien, Les 4400 aborde avec une réelle acuité politique la question brûlante du communautarisme et son corollaire identitaire : doit-on s'affirmer dans la différence minoritaire ou chercher au contraire à tisser des liens individuels avec ceux qui ne nous ressemblent pas... Si la série a un côté mainstream parfois agaçant (notamment les musiques pop de la bande-son, souvent bien grasses), Echevarria et Peters se permettent quelques clins d'œil typiquement geeks à une culture pour le coup très minoritaire : voir Jeffrey Combs, l'ex-Reanimator, se shooter avec une seringue remplie de sérum vert fluo ne peut que faire un petit pincement à tout cinéphile déviant qui se respecte !CC


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