L'Erreur est humaine

Woody Allen Flammarion


Difficile de ne pas s'incliner devant la formidable productivité de Woody Allen qui, en plus d'enchaîner les films réussis à raison d'un ou deux par an, se permet un retour à la case littérature avec la parution d'un recueil de nouvelles lui aussi très abouti. La recette est connue, mais le résultat est toujours aussi savoureux : des dialogues percutants, une langue bourrée de jeux de mots et autres trouvailles (bravo au traducteur !), un univers aux frontières du réalisme le plus subtil et de l'absurde le plus loufoque, une imagination débridée, un humour corrosif et une très grande finesse psychologique... Du témoignage de Mickey Mouse lors du procès de la Walt Dysney Company au trafic de foie gras, en passant par la recherche d'une baby-sitter ou les mésaventures d'un dentiste meurtrier ( l'occasion pour Allen de parodier le polar avec gourmandise), ce sont toutes les dérives de la société américaine qui sont passées au crible du ricanement sarcastique du réalisateur new-yorkais. Et que dire de Ainsi parlait Zarathoustra, une nouvelle très philosophique dans laquelle il livre les conseils minceur de Friedrich Nietzsche, le premier philosophe occidental à «réconcilier Platon et Montignac» : «Aucun philosophe n'a pu associer la culpabilité liée à la prise de poids, jusqu'à ce que Descartes fasse la distinction entre l'esprit et le corps, permettant au corps de se gaver tandis que l'esprit se disait : "Je pense, donc c'est pas moi."» Signé Woody ! YN


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Chris Townsend