Gatsby le Magnifique

Francis Scott Fitzgerald / Grasset, «Les Cahiers rouges»


Écrit à l'âge de 27 ans, Gatsby le Magnifique est le troisième roman publié par Francis Scott Fitzgerald après L'Envers du paradis et Les Heureux et les Damnés, deux livres qui, s'ajoutant à ses frasques et à sa belle gueule, avaient fait de lui la nouvelle icône de la scène littéraire et le porte-parole de toute une génération. Échec commercial cuisant lors de sa sortie en 1925, Gatsby s'affirmait par la suite comme l'un des plus grands romans américains du vingtième siècle, traduit dans près de 40 langues, vendu à plus de 10 millions d'exemplaires et étudié dans les universités du monde entier. La nouvelle traduction de Jacques Tournier est l'occasion de se replonger dans ce roman bref et incandescent qui mettait en scène le très riche et très mystérieux Gatsby, dont la fortune servait surtout à organiser de somptueuses soirées dans sa villa de Long Island. Vision désenchantée des fastueuses années 20 baignées de champagne et de Charleston, Gatsby est avant tout la chronique d'une mort annoncée et le récit d'une passion destructrice, celle qui unit notre héros à Daisy, jeune femme mariée à un milliardaire qu'il tente - en vain - de reconquérir et derrière laquelle on devine la figure de Zelda, la femme dont Fitzgerald fut épris tout au long de sa vie. La grandeur et la décadence, le «processus continu de démolition», le vide laissé par les rêves trop tôt réalisés, la mélancolie et le désespoir sont au cœur de ce livre envoûtant et irremplaçable, accompagné dans cette nouvelle version d'une correspondance passionnante entre Fitzgerald et son éditeur autour de la parution de Gatsby le Magnifique. YN


<< article précédent
Torturez l’artiste