BILL CALLAHAN

Woke on a whaleheart / Drag City/Discograph


Les lecteurs fidèles et historiques de ce journal savent tous qui est Bill Callahan (on n'a pas passé 8 ans à chroniquer TOUS ses disques pour rien !). Et pourtant, c'est officiellement le premier album qu'il signe sous son vrai nom, délaissant définitivement son pseudo de Smog. Qu'est-ce que ça change ? Strictement rien, et pas seulement parce que la dévotion nous aveugle dès qu'il s'agit de vanter les mérites de Callahan. Woke on a whaleheart est la suite logique de A river ain't too much to love, dernier album de Smog. D'ailleurs, il commence précisément là, dans cette rivière où Bill nage avec son aimée (pour les amateurs de potins, la belle harpiste folk Joanna Newsom). «Qu'il est dur d'expliquer ce que je faisais et ce que je pensais avant de te connaître», chante-t-il de sa voix texane soudain gorgée de miel. En pleine félicité, Callahan s'entoure de choristes gospel et nous livre son Cantique des cantiques à lui, en forme de promenade rupestre dans la forêt, contemplant les arbres et les animaux comme autant de manifestations de son amour irradiant. Il n'y en a que pour Elle pendant ces 40 minutes qui touchent plus d'une fois au sublime (Diamond dancer et son violon ivre, Sycamore et ses guitares en extase, Day et son piano de saloon exalté), mais Bill est trop généreux pour nous laisser le regarder batifoler avec sa douce sur les bords du fleuve : nous sommes tous invités à ses noces qui se terminent par la plus belle des déclarations, devant une bière, entre potes : «Un homme a besoin d'une femme ou d'un homme pour être un homme.» Arrête, Bill, tu vas encore nous faire chialer !CC


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