BERTRAND BETSCH

La Chaleur humaine PIAS


Grâce à Pas de bras, pas de chocolat, Bertrand Betsch, chanteur longtemps sous Lithium, mettait un peu de rose dans le noir de ses morceaux et trouvait enfin une certaine reconnaissance publique. La Chaleur humaine prolonge ce patient passage de l'ombre à la lumière, et déroute partiellement le fan de longue date : Bertrand Betsch va bien, il annonce fièrement sa paternité prochaine et l'amour qui lui est tombé dessus comme une heureuse ironie de l'existence. Le moral à zéro est-il meilleure muse que la félicité retrouvée ? Vaste question... La Chaleur humaine agit ainsi comme la confirmation presque trop évidente du regard que l'on porte sur l'œuvre de Betsch, une âme d'adulte qui expulse ses maux avec des mots d'enfants. Mais les orientations musicales de ce nouvel opus laissent parfois perplexes : rythmes reggae (La Chaleur humaine ou la reprise de Bang Bang), épure au piano ou à l'orgue laissant tout l'espace à des textes eux-mêmes très minimalistes (Au cinéma, Les Gens qui s'aiment)... Là où, en revanche, on le suit sans condition, c'est quand il retrouve sa verve délicieusement retorse en la faisant décorer par quelques artisans déjà responsables des arrangements sur L'Horizon de Dominique A. Par exemple Ce ventre-là, chanson sur l'enfant à naître dont la conclusion étonnante montre que l'inquiétude est toujours cachée sous l'épiderme radieux du Betsch nouveau. Enfin, on se doit d'évoquer Les Vents contraires, dernier morceau du disque, belle leçon de résistance en temps difficiles, qui suggère que le chemin est long et tortueux avant d'atteindre le bonheur...CC


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David VANDERVELDE