Blaise Cendrars : la vie, le verbe, l-écriture

Miriam Cendrars (Denoël)


Alors que les éditions Denoël achèvent la publication de ses œuvres complètes en 15 volumes (les trois derniers tomes viennent d'être édités : Panorama de la pègre, Emmène-moi au bout du monde, et Blaise Cendrars vous parle, version écrite et remaniée de ses entretiens radiophoniques avec Michel Manoll), tandis que l'on peut découvrir un livre de photographies étonnant retraçant sa rencontre avec Robert Doisneau (chez Buchet-Chastel), paraît une édition revue et augmentée de la biographie de Blaise Cendrars que lui avait consacrée sa fille Miriam en 1984. De nouveaux documents, dont une correspondance inédite et quelques manuscrits inconnus, permettent de compléter cet ouvrage de référence sur la vie d'un écrivain mystérieux et insaisissable. Né en Suisse sous le nom de Frédéric Sauser, il est très tôt attiré par le voyage. Ses périples en Russie, en Chine, ou à Londres (où la légende veut qu'il y rencontre un jeune comédien nommé Charlie Chaplin), mais aussi ses voyages imaginaires, constituent le matériau premier de ses écrits poétiques et romanesques. Véritablement passionné par la France, il s'engage dans la légion étrangère lors de la Première Guerre mondiale : il y perd son bras droit et sa main d'écriture. Un événement qui participe au mythe Cendrars, que lui-même avait contribué à créer au travers d'une œuvre qui brouillait constamment les pistes entre réalité et fiction. Une œuvre romanesque, symbolisée par des livres comme L'Homme foudroyé ou La Main coupée, qui révolutionna le récit autobiographique en créant ce que l'on nomme aujourd'hui, à tort et à travers, de l'autofiction. YN


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