La Cité des Hommes saisons 3 & 4

Paulo Morelli, Fernando Meirelles... / MK2


On persiste et signe. Le pendant télévisuel du chef-d'œuvre de Fernando Meirelles (La Cité de Dieu, pour les distraits) est une véritable claque. Si le film se concentrait en grande partie sur les criminels de la favela de Sinuca à Rio de Janeiro, la série se focalise sur la (sur)vie quotidienne de ses habitants. En particulier les jeunes Acérola et P'tite Orange, gosses des rues vivotant de galères en petits boulots, de dragues intempestives en frictions avec les caïds locaux. La saison 2, jusqu'à son terrassant dernier épisode, se voulait plus légère. Dès le second épisode de la saison 3, le ton est posé : ces ultimes aventures du duo juvénile nous montreront, avec ce même brio dans la réalisation, comment les marasmes d'une société brésilienne attendant toujours sa reconstruction forcent ses enfants à grandir beaucoup trop vite. Dans le précédent coffret, les intermèdes ludiques occupaient de nombreux épisodes ; ici, en dehors d'une excursion dans la sphère hip hop de Sao Paulo, les préoccupations se veulent plus matures. Les disparités sociales sont criardes, les manquements de l'État flagrants, et le pouvoir toujours aussi corrupteur. Un propos qui explosera dans les expérimentations animées de l'ultime épisode, audacieuse mise en abyme sur le devenir des deux comédiens de la série. FC


<< article précédent
La Traversée de l'été