Ebola Syndrome

Herman Yau / Metropolitan


Attendu par les cinéphiles tarés comme l'Antéchrist, voici venir le monstrueux Ebola Syndrome, au sein de la collection Catégorie 3. Un terme utilisé par la censure hong kongaise pour classifier les films «violents, érotiques et transgressifs» ; une liberté artistique ayant muté en zone de non droit cinématographique, et surtout, en un marché énorme où l'excès est la norme et le lynchage de tabous un minimum. Parangon maléfique de ce cinéma autre et volontairement répulsif, Ebola Syndrome est, disons-le, une abomination sans nom. L'histoire d'une ordure hystérique (Anthony Wong réinvente la notion de cabotinage en permanence) qui, après avoir violé une Africaine, contracte le virus Ebola, en survit, et décide de le transmettre au plus grand nombre. Réalisé avec une énergie compulsive par un Herman Yau en roue libre, le film exploite toutes les spécificités de la Catégorie 3 à leur maximum, concassant le regard interrogateur du spectateur pour finalement le laisser KO. Avec l'enthousiasme des séries Z survoltées et la noirceur d'une comédie poussant l'humour dans ses derniers retranchements moraux, Herman Yau signe là LE Catégorie 3 ultime. Entouré d'amis "aware" et bien lunés, voici l'assurance d'une soirée mémorable et joliment traumatisante. Seul, attendez-vous à rester pétrifié par cette avalanche d'immondices, reflet des pires pulsions imaginables.FC


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