Masters of Horror

CARPENTER/ YUZNA/LANDIS/ARGENTO... Universal vidéo


Conçus pour la chaîne Showtime, ces moyens-métrages autonomes font revenir la série télé à l'époque de La Quatrième Dimension, à cette nuance près : ce sont ses prestigieux réalisateurs qui en forment le concept, et rien d'autre. N'ayant pas trouvé de relais télé en France, les voici qui débarquent directement en DVD, à l'unité (ce qui fait cher la totale !) et en deux vagues (la seconde en décembre). C'est un événement, même si le résultat est inégal et souffre de deux défauts récurrents : des dialogues souvent indigents et des acteurs assez médiocres. De ces six premiers titres, on déconseillera ceux de Garris, con-con, et de Mac Naughton, vraiment pourris. On était sans nouvelles de John Carpenter depuis Ghosts of Mars ; La Fin absolue du monde est un remake de L'Antre de la folie, traversé de fulgurances visuelles et d'images chocs, mais assez frustrant à l'arrivée, le format 1/85 bridant considérablement le style d'un cinéaste "en-scope-sinon-rien". Stuart Gordon adapte Lovecraft dans le flippant et réussi Le Cauchemar de la sorcière. Mais les deux meilleurs films de cette livraison viennent curieusement de cinéastes en perdition ces dernières années : en refusant l'autocitation et en abordant des territoires vierges dans sa filmographie, Dario Argento (Jenifer), signe une histoire d'amour cauchemardesque, barbare, fascinante. Quant à John Landis, sa Belle est la bête est un petit bijou de classicisme nostalgique, hommage au film noir bourré d'humour et truffé de piques politiques. C'est aussi le film le plus incarné de la série, grâce au retour du grand Brian Benben, que Landis avait découvert avec sa série Dream On, et qu'il transforme ici en flic désabusé à la poursuite d'une créature moitié femme, moitié daim.CC


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