Tapes'n Tapes

The Loon XL/Beggars


Combien de disques ont la mauvaise idée de s'ouvrir sur leur meilleur morceau ? Combien ont une fâcheuse tendance à s'essouffler à mi-parcours, coupables d'avoir grillé toutes leurs cartouches d'entrée de jeu ? Le premier album de Tapes'n Tapes n'appartient pas à cette espèce. Il en est même le négatif quasi parfait. Sur les cinq premiers morceaux, le trio de Minneapolis donne à entendre un rock nerveux aux lointains accents canadiens (Arcade Fire, Islands & co) et aux compositions bien charpentées. Très bien. Mais dès la sixième plage - Manitoba, slow arcadien en diable au finale tonitruant -, la donne change et The Loon vire à la bombe atomique pure et simple. De cowbell, sa rythmique décérébrée et ses chœurs qui claquent, au refrain enÔrme de 10 gallon ascots ; de la sensualité troublante d'Omaha à la cavalcade effrénée avant explosion finale de Jakov's suite, la deuxième moitié de la galette tutoie la perfection. Il y a du Violent Femmes dans ce goût du calme avant la tempête, du Pavement dans certaines digressions instrumentales bordéliques, du Modern Lovers dans cette classe crasseuse à l'air de ne pas y toucher. Mais il y a surtout de l'envie, de la sueur et beaucoup d'intelligence. Un cocktail explosif qui n'a finalement rien d'étonnant chez... T'n T.EA


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EXTRA GOLDEN