The Mountain Goats

Get lonely 4AD/Beggars


Dans son précédent (et grandiose) album The sunset tree, John Darnielle, âme et voix des Mountain Goats, causait essentiellement de son salopard de beau-père, des moments de terreur de l'enfance à l'infini soulagement ressenti à l'annonce de sa mort. Aujourd'hui, apaisé d'avoir pu expurger son ressentiment dans un disque sous haute tension, Darnielle en revient à des histoires plus classiques, genre : "je me suis fait plaquer par ma nana et je m'en sors pas". Le plus drôle, c'est qu'après s'être coltiné des nœuds familiaux garantis 100% sordides, l'Américain semble presque heureux de revenir à des problématiques plus simples, plus saines. Heureux, après s'être débattu aux confins de l'atroce d'en découdre "simplement" avec le triste. Un cœur brisé mais serein, donc, ce qui a pour effet de nous offrir une collection de chansons moins exaltées, mais tout aussi exaltantes où, sous l'apparente quiétude des mélodies sourd une nervosité infiniment attachante. Cousin éloigné des frangins Herman Düne (qui sont fans) et de leur folk marginal, John Darnielle confirme, en étalant ses déroutes intimes au grand jour, que si elles n'ont pas forcément le pouvoir de changer le monde, les bonnes chansons ont au moins celui de changer la merde en or.Emmanuel Alarco


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