A history of violence
publié dans Cinéma par le Mercredi 13 septembre 2006
DAVID CRONENBERG
Metropolitan vidéo
Avec cette belle édition de son dernier (et remarquable) film, David Cronenberg prouve qu'il est un cinéaste choyé par le DVD - on a même pu découvrir en plein été ses deux premières œuvres, Stéréo et Crimes of the future, dans des éditions aussi arty que les films eux-mêmes ! Comme pour le précédent Spider, Metropolitan s'est sorti les doigts du cul et propose une série de bonus tous passionnants (et sur un seul disque, ce qui est une vraie preuve d'honnêteté en ces temps de doubles DVDs ultra-chers et ultra-vides). Le making of, d'une soixantaine de minutes, fait une nouvelle démonstration de la méthode Cronenberg : le cinéaste arrive sur le plateau le matin, sans story board et sans avoir répété avec ses acteurs, et trouve en direct le découpage de la scène, inventant le film au feeling avec son chef op' et ses comédiens. Stupéfiant ! Le même making of revient point par point sur tous les aspects du film : son traitement de la violence, son héros ambivalent, sa vision de la sexualité, le tout dans une bonne humeur proportionnelle à la noirceur du film. Le temps d'une scène coupée par le cinéaste parce que trop "cronenbergienne" - comprenez, trop gore ! et le voilà à Cannes pour d'émouvantes retrouvailles avec un festival qui l'avait autrefois crucifié, puis ignoré et qui, aujourd'hui, l'applaudit à tout rompre. Enfin, bien sûr, il y a le film : ou comment l'auteur Cronenberg se plie à la commande, et finit par la faire plier à son tour, pour la transformer en un divertissement d'une intelligence et d'une subtilité que l'on ne pensait plus trouver que dans les séries HBO. Christophe Chabert