Class 1984

Mark L. Lester PVB éditions


Série B crue et radicale, aussi réac’ que jouissive (les bien-pensants passeront leur chemin), Class 1984 est un des fleurons du film d’autodéfense, un sous-genre apparu dans les années 70 et surfant sur la vague de violences urbaines submergeant les Etats-Unis à l’époque. On accompagne donc la déchéance d’Andrew Morris, nouveau professeur de musique du lycée Lincoln, confronté à une bande de jeunes délinquants / dealers violents et irresponsables, qui vont faire de sa vie un véritable enfer. Après de vaines tentatives de conciliations, ce dernier, à bout de nerf, va atteindre le point de non-retour, et prendre les armes pour décimer ses “mauvais élèves” jusqu’au dernier. Ce qui fascine en premier lieu dans le métrage de Mark L. Lester, outre sa violence maladivement outrancière (viols, pendaisons, débitage à la scie circulaire !), c’est sa capacité à intégrer tous les fantasmes de l’Amérique du début des 80’s au travers de son principal bad guy, Peter Stengman. À la fois surdoué, sadique, et autodestructeur, dépourvu de conscience comme d’alibi social (il est issu de la haute bourgeoisie locale), il est l’incarnation même du pouvoir de fascination du mal, que va remettre “définitivement” dans le droit chemin notre professeur, bien falot en comparaison. Malgré les maigrelets bonus de cette soi-disant édition collector (bande-annonce, filmographies, galerie photo et revue de presse), on recommandera chaudement ce film hors-norme, qui engendrera par la suite toute une floppée de suites, fausses suites, remakes, et copies plus ou moins conformes, pour la plupart dispensables. DG


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