The Divine Comedy

Victory for the comic muse Parlophone/Labels/EMI


The Divine Comedy est officiellement dans sa troisième époque. Depuis le précédent et remarquable Absent Friends, Neil Hannon est en effet dans une sorte d'accomplissement de son art orchestral, faisant suite à une profonde remise en question à guitares au tournant du siècle, elle-même née d'un trop plein de sucre inquiétant sur ses quatrième et cinquième albums. Aujourd'hui, l'Irlandais n'a plus aucun état d'âme à s'adonner sans retenue à son plaisir favori : écrire et chanter des mélodies pop excessivement lyriques aux orchestrations outrageusement riches. Vieille école. Le bonhomme ayant même poussé le vice jusqu'à enregistrer son dernier album à l'ancienne, tous les musiciens jouant ensemble, en même temps, dans le studio. Résultat, Victory for the comic muse sonne classique, ample, costaud, mais manque peut-être un tantinet de relief. La faute sans doute à l'absence de titres un peu plus épurés (c'est pourtant un orfèvre du genre) et à des chansons moins intimes (la plupart ont en effet été écrites pour le cinéma, la télévision ou pour d'autres interprètes). Au cœur de cette collection de vignettes plus légères, mais redoutablement efficaces (ben, on l'écoute quand même en boucle, alors on va pas trop la ramener !), scintille un diamant digne des plus belles heures du songwriter. A Lady of a certain age, ou le crépuscule d'une veuve anglaise hantée par le souvenir d'une jeunesse dorée dans les palaces de la Côte d'Azur. Sublime.EA


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Art Brut