"Arrested Development" saison 1

Mitchell Hurwitz Fox Pathé Europa


Il n'y a rien de plus valorisant que de jouer le découvreur de LA petite perle qui mettra tout le monde d'accord. Assoiffé de vous accaparer ce mérite, vous enfournez la première galette de cette saison 1 dans votre lecteur sur les conseils d'un camarade. Et là, pendant un court moment, le malaise : Ron Howard ouvre le bal, déclarant à quel point lui et Brian Grazer (la team derrière Da Vinci Code, rappelons-le) sont heureux et fiers de co-produire le show, et que sa participation en tant que voix-off ne lui apporte que du plaisir. AAARRRRGGH, pensez-vous illico, d'autant que la plupart des épisodes sont réalisés par Jay Chandrasekhar, "metteur en scène" de Shériff fais-moi peur. Le pilote défile, et les craintes s'estompent en dix minutes : miracle de l'écriture hilarante de Mitchell Hurwitz, et d'un cahier des charges esthétiques revêtant les atours d'un faux documentaire (bips sur les "fuck" inclus) garantissant l'immersion dans les déboires de cette famille de "nouveaux pauvres". La série s'ouvre sur la chute de l'empire Bluth, entreprise simili familiale dont les géniteurs piochent allègrement dans la caisse. Le patriarche est expédié en prison et Michael, l'enfant le plus responsable du gang, reprend les choses en main. Autour de lui vivote une irrésistible tribu de parasites (mentions spéciales au frère "magicien" et au beauf "acteur"), accélérant l'enchaînement de situations grotesques mais imparables. C'est addictif, à se tordre, et la morale pompeuse n'a droit qu'à la portion congrue. Bref, jetez-vous sur cette "découverte" le plus vite possible. FC


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"Deadwood" saison 1