JUAN TRIP

Consolation (Citizen Records/Nocturne)


On connaissait Juan Trip' à l'époque fantasque des premières raves parisiennes ; en ce temps là, il traînait ses moogs cosmiques entre Mozinor et Fnac Musique, allant même jusqu'à prétendre Ecstasy Is God sur ses premiers essais discographiques. Mais depuis le temps qu'il avait disparu du landernau électro, on pensait que l'ami Trip' avait connu un bad à la Syd Barrett, retiré à tout jamais au rayon légumes des 90's périmées. Même pas. Car Basil a toujours pris son temps, pour chaque disque - le temps de rêver, de muser, de s'amuser... Six ans après le sous-estimé Balmy Under The Stormy, le revoilà paré d'une nouvelle couche de buvards, prompt à poursuivre son vol plané vers les sommets du rock psyché. Riffs allègres et country bonhomme (du kitsch en boucle de l'intro à l'outro), c'est toute l'Amérique des 60's que Juan Trip' traverse ici à son rythme, On The Road à bord du bus épique des Pranksters, du rêve californien façon Jefferson Airplane, au New York flamboyant de la Factory (Lou Reed et le Velvet ne sont jamais loin sur Big City, Dirty Party...). Mais l'électro n'a pas dit non plus son dernier mot, liant la sauce par touches climatiques, arrangements séraphiques, nappes évanescentes ou violons synthétiques, qui semblent droits sortis d'un kaléidoscope lysergique. Avis aux amateurs de guitares hippies, voilà une heureuse Consolation pour tous ceux qui n'ont que faire du rock des Strokes, White Stripes et autres groupes en "The" restés imperméables aux retombées beatnik.SL


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Une saison sur la terre