L'été où il faillit mourir Roman

Jim Harrison (Bourgois)


Avec L'Été où il faillit mourir, Jim Harrison donne un nouveau recueil de novellas, sortes de moyens métrages qui se situent à mi-chemin entre le roman et la nouvelle. Le premier de ces courts récits ne déroutera pas les lecteurs de l'écrivain américain, puisqu'on y retrouve, pour une nouvelle épopée, un personnage déjà entrevu dans Julip ou En route vers l'Ouest, l'indien du Michigan Chien Brun. Le deuxième texte du volume est beaucoup plus surprenant, puisqu'il est constitué des monologues de trois femmes issues de la bourgeoisie républicaine : trois amies d'enfance ayant en commun d'être mariées à des hommes ennuyeux et bornés et d'avoir été la maîtresse de Daryl, un poète reconnu pour sa verve...sexuelle. La dernière novella de ce recueil, qui s'intitule Traces, est un fragment de discours autobiographique dans lequel Harrison revient sur sa jeunesse dans le Michigan, son étroit et fondamental rapport à la nature, ainsi que sur la difficulté à concilier l'insatiable liberté littéraire et les contingences matérielles. Une pluralité de registres qui se succèdent et se complètent avec une très grande fluidité, à la recherche d'une écriture apte à dire l'insaisissable et énigmatique "réalité" d'une existence constituée de "toutes ces coïncidences qui peuvent faire le lit de la démence ou d'un plus grand mystère, comme si le coup de ciseaux qui tranche le cordon ombilical nous propulsait dans un voyage à travers le chaos". YN


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