12TWELVE

L'Univers Acuarela/Talitres/Differ-ant


Une contrebasse, une batterie, une guitare rythmique et un sax alto qui balance son thème à l'ancienne, façon polar 70's mis en son par Charles Mingus... Les premiers pas dans L'Univers de 12Twelve ne laissent pas augurer grand chose de plus que la copie enlevée, mais révérencieuse, d'un quatuor pétri de belles références jazz, mais pas forcément conscient de l'époque dans laquelle il évolue. Le deuxième morceau dissipe le malaise et résume à merveille l'horizon musical du groupe. Une guitare très post-rock, entre Tortoise et le label Constellation, y dessine un paysage spatial à mille lieues de la note bleue, et ce malgré une rythmique résolument hard-bop. Une bataille harmonieuse entre deux mondes pas si éloignés (l'improvisation y a son importance, la voix n'est pas toujours la bienvenue, l'impressionnisme est roi), qui fait rage tout le long de ce troisième album cossu qui a, en plus, le bon goût d'avoir été enregistré par Steve Albini, dieu vivant quand il s'agit de faire sonner un groupe comme s'il jouait dans votre salon. Loin de toute dérive jazz-rock, les Catalans (de Barcelone) mêlent le plus naturellement du monde des tentations pas forcément réputées pour leur bonne entente. Le jazz et le post-rock, donc, le funk (quelques coquetteries de guitare wah wah), le psyché (mais qui a branché la pédale fuzz ?!) et même quelques bidouillages électroniques. C'est limpide, classieux et ça transpire le plaisir de jouer.EA


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