Cry Baby

JOHN WATERS Universal


"Au pays de la liberté, on devrait faire ce qu'on veut." Tu parles, dans les années 50 aux États-Unis, le blouson noir avait souvent bonne gueule mais pas bonne presse. En revenant sur les traces de son enfance dans la petite ville de Baltimore, John Waters va s'amuser à opposer une bande de " délinquants juvéniles " au club des " bourges coincés ". Mauvais goût contre bonnes manières, vilaines filles et mauvais garçons, Cry baby, c'est la Fureur de vivre version comédie musicale débridée. Encore plus yéyé que Hairspray (qui ressort en DVD comme la quasi-intégralité des premiers films de John Waters chez Seven 7 Vidéo), totalement fleur bleue et pourtant littéralement outrancier, cette satire effrénée du puritanisme garde l'élégance d'être festive de bout en bout. Ca chante, ça danse, ça bastonne, ça salive au son d'une BO d'anthologie 100% rock'n'roll. Douze idées par scène et autant de personnages, Waters, trouvant là son plus gros budget, s'en donne à cœur joie, aussi bien dans les chorégraphies frénétiques (réalisées avec les mêmes mouvements d'appareil que les comédies musicales des fifties), que dans les décors ou la galerie de portraits (Tracy Lords, Iggy Pop, Joe Dalessandro ou Willem Dafoe en seconds rôles). Vous aurez droit en prime à une leçon goulue de french kiss par un Johnny Depp toute langue tendue dans son premier rôle marquant (les larmes de Cry baby annoncent celles d'Edward aux mains d'argent). Sa blonde ne trouvera qu'une seule chose à lui répondre : " Je ne vais pas attraper la mononucléose ? ". Cry baby, c'est vraiment contagieux. LH


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Le Feu follet