La Légende de Ron Burgundy

ADAM MCKAY Dreamworks


Après une exploitation honteuse en salles françaises, voici l'occasion de rattraper, dans les meilleures conditions possibles, ce qui fut probablement l'un des meilleurs films cons de 2005. Représentant flamboyant de cette nouvelle vague de comiques américains en grande partie issue du mythique Saturday Night Live, La Légende de Ron Burgundy repose tout entier sur les épaules du meilleur d'entre eux, le grand Will Ferrell. Histrion imperturbable, chantre magnifique d'un ridicule assumé jusqu'au bout des ongles, cet immense acteur (vu aussi dans le Melinda & Melinda de Woody Allen, et pressenti un temps pour camper le rôle principal de l'adaptation ciné de La Conjuration des Imbéciles) est capable de s'accaparer les personnages les plus inconsistants et de les élever au zénith de leur petitesse. Prenez ce Ron Burgundy : interprétée par n'importe quel autre comique, cette histoire d'un présentateur vedette macho des seventies aurait sombré dans la sinistre pantalonnade. Bombardez Will Ferrell en tête d'affiche, collez-lui une moustache, et les gags les plus effarants, les répliques les plus gratuitement non-sensiques («On a besoin de diversité» / «C'est quoi, ça ?» / «Je crois que la diversité était un vieux bateau en bois utilisé pendant la Guerre de Sécession») deviennent du grand art comique. Ajoutez à cela une grandiose composition de Steve Carrell (héros et scénariste de 40 ans toujours puceau), une flopée de bonus hilarants, et vous obtenez un nouveau "classique", à ranger entre Zoolander et Opération Funky. FC


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