SILVER JEWS
publié dans Musiques par le Mercredi 14 décembre 2005
"The Tanglewood Numbers" (Drag City/Import)
Contrairement à certaines idées reçues, Silver Jews n'est en aucun cas un projet alternatif de feu-Pavement, mais bel et bien la matrice qui, fin 89, donna naissance au meilleur groupe américain de la première moitié des années 90. En parallèle du petit succès de ses camarades, David Berman, seul membre permanent de Silver Jews, s'est fendu de quelques galettes d'anthologie dont se détache une trilogie définitivement parfaite : Starlite Walker (94), The Natural Bridge (96) et American Water (98). Country-folk des familles, guitares badines (la touche Pavement) et textes cryptés mais brillants, tels sont les ingrédients qui ont fait de Silver Jews un groupe culte et, cela va sans dire, sous-estimé. Après plus de quinze ans d'activité et une dernière livraison un peu planplan (Bright Flight en 2001), Berman trouve pourtant encore les moyens de surprendre avec un disque éclatant de vigueur et de jeunesse. Toutes guitares dehors et le studio rempli d'une foule d'invités plus ou moins prestigieux (trois Pavement, Will Oldham...), mais tous aussi généreux, il aligne avec une insolente facilité une dizaine de chansons qui renouent avec sa veine la plus inspirée, rehaussant le tout d'une belle touche de félicité, probablement pas sans rapport avec le récent changement de nom de sa choriste, Cassie Marret, aujourd'hui créditée Cassie Berman... David est heureux et il fête ça avec ses amis autour de quelques accords et, surtout, de quelques bouteilles ! Grand seigneur, il a l'élégance de nous inviter aux réjouissances.EA