Doggy bag

PHILIPPE DJIAN (Julliard)


En 1981, Philippe Djian entame, avec la parution de 50 contre 1, une œuvre populaire et controversée qui fera de lui un écrivain à part dans le paysage littéraire de son époque. Vingt-cinq ans après, celui que Patrice Delbourg avait alors surnommé "l'Ostrogoth dans un champ de bluettes" continue à mettre ses pieds boueux dans le plat en porcelaine de la littérature française. Dans la saison 1 de Doggy bag (les saisons 2 et 3 paraîtront en 2006), l'auteur du mythique 37°2 le matin s'essaie à la première "série littéraire", en prenant exemple sur ce que la télé offre de meilleur et de pire dans ce domaine. Avec un plaisir communicatif, il se joue des grands poncifs du feuilleton télévisuel et livre un mélo parodique à base de mensonges, de trahisons, de sexe et de voitures décapotables. Les frères Sollens, propriétaires d'un garage automobile, voient ressurgir dans leur ville Edith, la femme pour laquelle ils manquèrent s'entretuer vingt ans auparavant. Celle-ci est accompagnée de Sonia, sa fille, qui est sans aucun doute celle d'un des deux frères. Mais lequel ? Autour de ce "terrible" secret de famille, Djian se régale de personnages caricaturés à l'extrême, du dentiste libidineux à la mère alcoolique en passant par la secrétaire nymphomane, l'infirmière au grand cœur (et à forte poitrine) ou l'adolescent obsédé par le cul. Son récit, détonnant, est à consommer pop corn à la main et générique en tête : "Doggy bag, ton univers impitoyable !!!"YN


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Lady Vengeance