Deuil interdit

MICHAEL CONNELLY (Seuil policier)


Les lecteurs de plus en plus nombreux de Michael Connelly doivent être rassurés : l'écrivain américain n'a pas encore abandonné Harry Bosch, son héros fétiche, pilier de son œuvre depuis bientôt quinze ans. Dans Wonderland Avenue, l'inspecteur des homicides prenait sa retraite. On pouvait légitimement se demander si cette mise au placard n'était pas un signe d'adieu, d'autant plus que Los Angeles River, son dernier opus, marquait la fin de deux autres personnages emblématiques de son univers : Terry Mc Caleb, l'autre flic récurrent, que son incarnation à l'écran par Clint Eastwood aura finalement tué, et le "Poète", tueur sanguinaire que Connelly ne se pardonnait pas (même fictivement) d'avoir laissé en liberté. Dans Deuil interdit, Bosch fait son retour à la brigade criminelle, affecté en compagnie de sa vieille complice Kiz Rider aux affaires non résolues. Grâce aux progrès de la science (notamment le test ADN), il revient sur le meurtre d'une jeune fille qui a eu lieu quinze ans auparavant. Un crime qui semble avoir été volontairement enterré par les inspecteurs alors chargés de l'enquête... Les ingrédients qui font de cette œuvre un immense succès public sont immuables : la ville de Los Angeles, la haine raciale, la corruption de la police, l'omniprésence de la violence. La nouveauté vient d'une évolution perceptible des personnages (notamment Harry Bosch), miroirs de l'identité de leur créateur, qui nous font malgré tout pressentir la fin d'un cycle. Ou le début d'une nouvelle ère ? YN


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