Coffret Chuck Norris

Œil pour œil + Sale temps pour un flic + Delta Force 1 & 2 + Portés Disparus (MGM)


Oubliez Michaël Moore, Le Monde selon Bush ou Uncovered : the war on Iraq. La vision de ces incroyables productions dessine un portrait des Etats-Unis beaucoup plus inquiétant que tous les films précités, pour peu qu'on arrive à garder son sérieux pendant la projection. Des tréfonds putrides du catalogue MGM, voici des fonds de tiroir peu glorieux, rachetés à la “mythique” firme Cannon pendant sa dissolution. Chuck Norris, après s'être fait arraché une partie conséquente de sa toison torsale par Bruce Lee dans La Fureur du Dragon, s'est laissé pousser la barbe, probablement par orgueil, et cette protubérance pileuse devait offrir leurs plus belles heures péncuniaires à Menahem Golan et Yoram Globus, duo gagnant de la décadence eighties du septième art. Enchaînant les films d'exploitation tournés à la va comme je te pousse par des tâcherons endormis à force de répéter les mêmes recettes : action décérébrée au service de scénarios stupides, acteurs recrutés chez les tabasseurs professionnels pour la crédibilité, le tout sur fond de putain de valeurs américaines ma bonne dame. Résumons en une formule lapidaire : les films de Chuck Norris réveillent le W. Bush tapi en chacun de nous, au point qu'on en vient à espérer que leur discours politique sous-jacent ne soit que le fruit d'une pure inconscience mercantile. Dans Portés Disparus, Chuck refuse de serrer la main au général qui lui tend la sienne parce qu'il est vietnamien. Au début de Delta Force 2, Chuck tabasse une bande de punks irrespectueux, puis balance “Je ne me suis pas battu. J'ai donné une conférence sur la morale”. Dans Œil pour œil, Chuck surfe sur la mouvance sécuritaire des succédanés du Justicier dans la Ville ; dans Sale temps pour un flic également, mais cette fois il est aidé d'un robot géant ridicule. L'autre Amérique, en cinq films seulement. FC


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