L'Enfer des zombies

LUCIO FULCI (Neo publishing)


D'abord, entrez dans les arcanes de notre rédaction. À la question : "T'en penses quoi de L'Enfer des zombies ?" posée à notre camarade et maître du nanar François Cau, il répondit : "Moi, Lucio Fulci, j'aime pas trop...". Ce qui veut dire : c'est pas assez nul pour être vraiment bien. Osons ici porter la contestation au sein de l'équipe : c'est justement pour cela que ça nous intéresse, L'Enfer des zombies. De là à lui consacrer une méga édition collector comme celle que Neo a concocté (deux disques avec pleins de commentaires érudits sur ce sommet de non-érudition)... Mais bon, il y a le film, proprement hallucinant comme ils disent à Groland. Présenté comme une suite opportuniste à Zombie de Romero (avec lequel il n'a aucun point commun, sinon qu'on y trouve des morts-vivants craspecs !), cet étalon de la série Z fonctionne sur une double règle : celle du fric et celle de la cinéphilie déviante. Car qu'est-ce qui pousse Fulci à refaire en toc tout ce qu'il a vu chez les autres ? L'idée, débile, selon laquelle le public est suffisamment con pour revoir en moins bien ce qu'il a aimé ailleurs ; et l'envie, plus noble, de faire comme les grands cinéastes, rêve du petit cinéaste rital face aux géants yankees. Double pulsion qui se traduit à l'écran par des moments de délire mercantilo-surréaliste. Exemple définitif : les deux héros en bateau matent une meuf qui va faire de la plongée sous-marine topless (du cul), se fait attaquer par un requin (du Cousteau) avant que la bête ne se fasse à son tour bouffer par un zombie aquatique (du Romero). Logique du rêve et logique du pognon mêlées : L'Enfer des Zombies, c'est le paradis des spectateurs tordus.CC


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