Les Dragueurs

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Avant de rédiger cette chronique, on a appris la venue de Jean-Pierre Mocky au Virgin Megastore le 26 mars. Voir Mocky en vrai à Lyon, alors que ses films n'y sortaient plus depuis belle lurette, en plus de cette deuxième salve de DVD (6 titres, que du bon, dont La Cité de l'indicible peur et Y a-t-il un Français dans la salle), c'est pas loin d'être l'orgasme. Mais parlons un peu de ces Dragueurs-là... Mocky, en 59, est un jeune acteur remarqué chez Franju. Avec pas beaucoup de pognon mais un sacré culot, il va réaliser ce film qui raconte les tribulations de deux "dragueurs" qui sont en fait des "bâtards sensibles" : ils veulent tomber les filles, mais ne rêvent que de grand amour et de vie rangée. Qu'ils traînent sur les quais de Seine ou qu'ils aillent chez une prostituée discrète mais efficace, qu'ils finissent dans une partouze mondaine ou le bec dans l'eau de leurs désillusions, qu'ils soient dandy ou puceau, c'est toujours la même histoire : la quête de la femme, c'est déprime et mélancolie garanties. Noir et blanc superbe, vivacité des dialogues, perfection de l'interprétation (Jacques Charrier, Charles Aznavour, Anouk Aimée...), et ce sens unique de la focale et du cadre : Les Dragueurs, c'est déjà du grand Mocky... Quant aux bonus DVD, ils valent le déplacement, surtout l'interview hallucinante de Dany Carel "par" un journaliste atone et inexpressif, bredouillant ses questions lors d'improbables retakes même pas raccords avec les réponses ! Quel farceur, ce Mocky !CC

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