Parti de s'en balancer

Détourner la politique au profit de l'art, c'est l'objectif du Politic Modern Party, qui organise des soirées militantes, musicalement percutantes. Dorotée Aznar


Le Politic Modern Party (PMP), association créée il y a un an, c'est un peu les organes sans les idées, les idées sans la pratique, les soirées débat sans parole....Une quarantaine de membres, des artistes avant tout, réunis à la nuit tombée. Les militants regardent déjà leurs vingt ans de loin tandis qu'une enfant dort sur le canapé d'un Modern Art Café forcément trop enfumé. Les goûts du DJ sont assurés, les installations artistiques recouvrent murs, plafonds et culminent aux toilettes, un rideau rouge est source de mystérieuses disparitions. Sur un écran, projections vidéo à base d'hémoglobine, de périples de militants dans le métro parisien ; " le PMP est partout ", nous assure-t-on. Les soirées sont revendicatives, " contre la fonte de la neige qui se transforme en gadoue au bout de 24 heures ", " contre les tremblements de terre et pour un monde plus beau " ; les cadres du parti ne recherchent plus que l'objet de la contestation. Les soirées sont ouvertes à tous et les badauds qui entrent là par hasard, se demandent, (ou pas), à quoi sert ce formidable parti, dont les divers secrétariats (propagande, inertie, attouchements textuels) veillent à assurer l'efficacité de la propagande. À rien sans doute, et personne ne le leur reprochera. Avis aux amateurs, la prochaine soirée du parti se tiendra le premier avril. En attendant, le Modern Art Café accueille le PMP en résidence depuis presque un an ; facilement reconnaissable à son logo très inspiré de celui de l'UMP, ou de TF1 selon l'humeur, " le parti de l'avenir " y propose également des soirées avec DJs résidents tous les jeudis et un vendredi sur deux. Programmation : www.modernartcafe.net


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