Terre et cendres

d'Atiq Rahimi (Fr-Afghan, 1h45) avec Abdul Ghani, Jawan Mard Homayoun...


Présenté en Sélection Officielle (sélection Un Certain Regard) au Festival de Cannes 2004, Terre et Cendres est une œuvre à la qualité formelle indéniable. Portée par le souffle du vieux Dastaguir, héros d'une improbable quête initiatique, cette fable dans l'immensité désolée des paysages afghans lors de l'occupation soviétique possède un authentique souffle romanesque. Le vieil homme doit annoncer à son fils qui travaille à la mine que toute sa famille est morte après un bombardement. Dans ce périple, Dastaguir est accompagné de son petit-fils, Yassin, devenu sourd et cherchant dans les chars abandonnés les voix que la guerre lui a volées. Au-delà de la quête, il y a les surgissements du passé et les rencontres, avec le marchand philosophe, le gardien acariâtre, et cette femme condamnée à attendre indéfiniment. Atiq Rahimi, auteur et scénariste, réalise avec ce premier long-métrage une œuvre sensible et esthétiquement irréprochable, alors même que le nom de Bernard-Henri Lévy en guise de producteur pouvait justement laisser craindre le pire. Dommage cependant que Terre et Cendres n'échappe pas à un déluge de symboles, parfois poussiéreux, qui entraînent sur une pente glissante et frise parfois l'overdose, en laissant la poésie muette, elle aussi.DA


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