Ocean's 12

de Steven Soderbergh (EU, 2h03) avec George Clooney, Brad Pitt, Andy Garcia, Catherine Zeta-Jones...


Une fois touché le pactole, les emmerdes commencent et c'est à peu près ce qui arrive à cette suite d'Ocean's 11. Après avoir mené la belle vie en ayant fait la casse du siècle, revoilà la bande des 11 avec tout le monde à ses trousses, à commencer par la sublime Catherine Zeta-Jones dont chaque apparition incarne le trouble bien vivant des mystères de la féminité. Le problème, c'est que le scénario original de George Nolfi rapiécé d'un film avorté de John Woo, n'ira pas beaucoup plus loin. Et sans intrigue palpitante, Soderbergh a bien du mal à nous intéresser à ses personnages (voir l'apparition surréaliste de Julia Roberts en... Julia Roberts !). Pour le divertissement et le glamour, il faudra repasser : finis le strass et les couleurs pétantes de Las Vegas, vive le réalisme européen limite cracra. Se reposant sur son casting de stars, Soderbergh filme chaque scène comme un exercice de style parfois brillant, souvent plan-plan. Il multiplie les villes (Paris, Côme, Rome, Amsterdam...) et les flashbacks inutiles, permettant à nos stars favorites de voir du pays à défaut d'embarquer le spectateur. Le comble, c'est à quel point ce cérébral de Steven est incapable de filmer les corps, que ce soit pour le sexe (pas le moindre humour érotique) ou dans les scènes d'action. Chaque infraction semble filmée par l'horloger de St Paul et la danse finale de Vincent Cassel avoisine une scène de gymnastique chez les tortues. Pas de bagarre, pas d'érotisme, pas d'action : reste le casting et la musique funk habituelle.Luc Hernandez


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