Bridget Jones l'âge de raison


Alors qu'elle vit une merveilleuse histoire d'amour avec l'homme idéal, aberration scénaristique capable de supporter le moindre quiproquo foireux, cette gourdasse de Bridget trouve le moyen de tout foutre en l'air. Le vieil amant fielleux sort du placard, les "cupines" lui donnent systématiquement de mauvais conseils, et l'homme idéal finira par revenir une fois qu'il aura bien compris que tout n'est qu'un horrible malentendu. Le deuxième roman d'Helen Fielding sur les errances de cette (insupportable) célibattante dissipait à grand peine le sentiment de redite, en multipliant les situations farfelues voire "exotiques". A l'écran, sous la caméra assoupie de Beeban Kidron (déjà responsable de l'effarant Extravagances, avec Patrick Swayze et Wesley Snipes en travestis...), le résultat est carrément catastrophique. La pauvre Renee Zellwegger se retrouve "promue" chair à canon filmique, catalyseur paroxystique de toutes les petites gênes féminines. Boudinée à foison dans des robes trop petites (gag), en train de planer misérablement sous l'influence de champignons rigolos (re-gag), se faisant de nouvelles "cupines" dans une geôle thaïlandaise (faut pas croire, les prisons asiatiques, c'est cool), Bridget Jones, c'est visible comme l'ennui manifeste de Hugh Grant, aimerait incarner une vision drôlissime de l'éternel féminin dans toute sa splendeur incertaine. Hélas, nous n'avons là qu'une irritante bobo vouée à subir des péripéties réchauffées, qu'elle est bien la seule à ne pas voir arriver un quart d'heure avant. Pour les plus misanthropes, une bonne occasion de faire le point sur leur degré de misogynie...

FC


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