ARCHITECTURE IN HELSINKI

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Polyvinyl/V2«Écrire sur la musique c'est comme danser sur l'architecture». Cet aphorisme à l'auteur incertain (Elvis Costello ou Laurie Anderson tiennent la corde) est un peu la gousse d'ail du critique rock. Prononcé avec fermeté, il fait fuir tout plumitif mélomane coupable de vous les briser avec ses goûts définitifs. Sauf qu'il est désormais possible, à Helsinki ou ailleurs, de danser sur l'architecture. Et même dans tous les sens, les bras levés ou sur la tête, aux bras de copines zinzins férues d'onomatopées braillardes. Cinglé, fatigant, puéril, le quatrième album du collectif de marsupiaux australiens en est la preuve. Sévissant sur le versant 80's des fanfares pop, Places like this aime faire vrombir les Bontempi jusqu'à la surcharge électrique, bramant des chœurs à la langue râpeuse comme le fantôme des B 52's (Hold Music, bon pour l'asile). Mais aussi s'adonner au psychédélisme sur le très moite Underwater, échappé de chez Animal Collective, ou livrer son corps à d'hypnotiques calypsos. Comme sur les redoutables Lazy et Heart It Races, frère jumeau d'un précédent et déjà tubesque Do the Whirlwind, et l'un des morceaux les plus efficaces de l'année (on vous conseille le clip, crétin à souhait et visiblement tourné avec un budget équivalent à la monnaie du pain). De fait, la troupe de Cameron Bird ne fait pas que danser sur l'architecture, avec ses mélodies à la truelle, elle bâtit aussi de gigantesques palais dansants. SD


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Santiago Gamboa