L'état de GRAC

Le GRAC - Groupement Régional d'Action Cinématographique - fête cette semaine ses 25 ans. L'occasion d'aller interroger ses deux coordinateurs pour savoir quels sont aujourd'hui le rôle et le périmètre d'action du GRAC. Propos recueillis par Christophe Chabert


C'est quoi le GRAC ?Juliette Boutin & Grégory Tudella : Il a été créé en 1982 par les salles de périphéries pour aider les petites salles à obtenir des copies de film. Au début, il n'y avait même pas une dizaine de salles, et petit à petit c'est devenu un réseau plus costaud qui en regroupe aujourd'hui 52, dont certaines dans la Loire, dans l'Ain, à Villefranche... Du coup, d'autres actions ont été mises en place pour aider ses salles à organiser des événements, à communiquer avec les spectateurs et les distributeurs. Cela passe par les chèques cinéma, une programmation de films du patrimoine via ciné-collection, des opérations comme Toile des Gones pour les vacances de la Toussaint...Quelles sont les conditions pour qu'une salle adhère au GRAC ?Qu'elle veuille diffuser des films art et essai, pas forcément tout le temps mais le plus possible. Nous sommes là pour l'aider, la conseiller par rapport à son public : on ne passera pas forcément les mêmes films à Vénissieux qu'à Sainte-Foy-lès-Lyons. On peut aussi les aider à trouver des metteurs en scène d'accord pour se déplacer, en les mettant en rapport avec des structures qui font ça.Le fait que le GRAC regroupe une cinquantaine de salles indépendantes constitue-t-il un contrepoids aux grands circuits ?Ce qu'on essaye de faire valoir, c'est que ces 52 salles représentent 1 800 000 spectateurs, soit plus qu'un multiplexe. Et en général, on propose au moins six semaines de circulation des films, on s'engage là-dessus, que le film marche ou pas. Mais beaucoup de salles n'ont pas besoin de nous : le Comœdia n'a pas besoin de nous, Les Alizés non plus. On travaille pour des salles plus petites que ça...Mais le fait que ces salles-là fassent partie du GRAC vous apporte-t-il quelque chose ?Sur des films vraiment pas faciles, oui. On peut promettre que s'ils donnent une copie au Comœdia, on pourra ensuite la faire tourner sur d'autres salles pendant plusieurs semaines.Y a-t-il aussi dans les attributions du GRAC une part de réflexion sur l'avenir technique du cinéma en salles, notamment avec l'arrivée du numérique ?C'est un pôle important, ce qu'on appelle les dossiers de réflexion justement. Il y a eu d'abord l'arrivée des multiplexes, où l'on a voulu être une entité unique pour discuter de la question avec les interlocuteurs, la DRAC, la Région ou la Ville de Lyon. Il y a eu ensuite les cartes illimitées, un sujet toujours à l'ordre du jour. Avec le numérique, on a déjà fait plusieurs réunions... Cela permet de tenir les exploitants au courant de leur avenir ; certains ont vraiment la tête dans le guidon, et on est là pour leur rappeler ce qui peut leur tomber dessus.


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