Rush Hour 3

de Brett Ratner (ÉU, 1h30) avec Jackie Chan, Chris Tucker...


Les Rush Hour sont un peu comme nos Taxi : une franchise commerciale à base de clichés communautaires, de scènes d'action mal foutues car supervisées par un illettré de la grammaire cinématographique de base, et de pantalonnades scénaristiques généralement honteuses. Ici, on est en sus complètement désarmés par une vision de la France tellement too much qu'on n'ose y croire - il faut en gros s'imaginer la première scène de Team America étirée sur une heure : on nous sert de l'accordéon et La Vie en rose en fond sonore, les Français sont tous potentiellement gays, on explose des étals de baguettes de pain en pleine rue... Le sommet est atteint avec le personnage d'Yvan Attal, chauffeur de taxi anti-Américains et froussard, qui se convertit aux joies de la violence après une scène de poursuite («Ça y est, vous m'avez convaincu, je veux devenir comme vous»), avant de sauver in fine nos héros grâce au "salutaire" usage de la force. On pourrait enfin évoquer le personnage de Roman Polanski, adepte du toucher rectal puis du retournement de veste souriant (tremble, Sarkozy ! Te voilà exposé au grand jour !), mais ce serait faire trop d'honneur à ce qui n'est, au fond, qu'un produit de divertissement trop idiot pour réaliser son irresponsabilité. Non, le seul élément remarquable dans cette chose, c'est de voir à quel point Jackie Chan vieillit. Et ça, pour le coup, c'est vraiment triste. FC


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