Études d'exécution transcendante de Franz Liszt

Bertrand Chamayou, piano


SonyLe XIXe siècle est celui du piano et de la virtuosité. Un temps où Chopin et Liszt se provoquent en joutes pianistiques insensées. En 1823, le jeune Franz Liszt, vexé d'avoir été refoulé à l'entrée du conservatoire de Paris, a très certainement voulu monter ce dont il était capable. De ce point de vue, le pari est réussi lorsqu'on sait qu'il entame la composition de ces études à l'âge de 15 ans, en 1826. Il faut attendre 1852 pour entendre la version définitive dont Robert Schumann disait qu'elle n'était jouable par tout au plus dix ou douze pianistes dans le monde. Il faut aimer les paris fous pour se lancer dans la partition des 12 études d'exécution transcendante. Bertrand Chamayou a choisi ce cycle comme premier enregistrement et c'est un acte qui peut sembler presque suicidaire. Rappelons que Cziffra et François-René Duchable s'y sont attaqués après une carrière déjà bien reconnue. On s'amuse beaucoup à l'écoute de ces pièces tout en restant très admiratif devant le jeu de Chamayou. C'est tout un art pianistique pratiquement oublié que l'on redécouvre ici. Dans chacune des pièces, son phrasé est éloquent, charmeur, exalté voire par endroit un peu débraillé. Ses mains pétrissent le clavier et nous sommes dans les nuages. Selon les conseils de ce jeune pianiste, il faut écouter ce CD de bout en bout : «Même si je ne dédaigne pas d'en jouer quelques-unes séparément parfois, leurs places respectives au sein du cycles leur donnent plus d'ampleur».


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